Monsieur le président, mes chers collègues, en cette pré-année olympique, alors que Paris s’apprête à devenir la capitale de tous les athlètes du monde, il était paradoxal que notre Haute Assemblée n’affiche pas, dans la dénomination de ses commissions, son intérêt pour les sports et son travail pour les soutenir. Nous nous apprêtons donc à réparer un manquement, qui plaçait un peu le Sénat en dehors de la vie quotidienne de millions de Françaises et de Français, si j’ose dire.
Oui, le sport occupe une place toujours plus grande dans notre société : il irrigue l’ensemble de nos territoires et concerne tous les milieux sociaux. Plus encore, il participe à la diffusion des principes essentiels au bon fonctionnement de la République, et plus globalement de la société. Bien évidemment, je placerai en tête de ces principes le respect des partenaires et des adversaires, ainsi que le dépassement de soi au bénéfice du collectif.
La pratique sportive demeure un espace de mixité sociale et culturelle qu’il convient de consolider et de renforcer, d’autant plus dans la période actuelle, où le repli identitaire et le refus de l’altérité progressent dans de trop nombreux pans de la société. En effet, sous les mêmes couleurs et les mêmes maillots, chacune et chacun dispose des mêmes chances de s’épanouir, d’exprimer l’ensemble de ses capacités et de se sentir membre d’un collectif.
Ce travail de fond si essentiel, infusé dans la quasi-totalité de la population dès le plus jeune âge, est porté par des centaines de milliers de bénévoles, des milliers de clubs et d’associations et des centaines de fédérations.
Les membres du groupe CRCE-Kanaky ont une pensée particulière pour les professeurs d’éducation physique et sportive (EPS), qui, eux aussi, jouent un rôle essentiel pour la diffusion des pratiques sportives et des valeurs qui leur sont associées. Pour de nombreux jeunes enfants, le sport à l’école est non seulement un cadre d’apprentissage, mais aussi un espace de liberté et d’affirmation, dans lequel les déterminismes sociaux et familiaux s’atténuent.
Dans ce contexte difficile pour tous les acteurs du mouvement sportif, ajouter le mot « sport » à la dénomination de notre commission serait un signal fort envoyé par le Sénat. Il signifierait que notre assemblée reconnaît pleinement la place et le rôle du sport dans notre société et que les sénatrices et les sénateurs se tiendront toujours aux côtés des acteurs du mouvement sportif, pour qu’ils continuent à mener des actions d’éducation populaire dans un contexte démocratique et transparent.
Nous voterons donc pour cette proposition de résolution.