Ma question s'adresse à Mme la Première ministre.
Madame la Première ministre, nous nous réveillons tous un peu groggy, inquiets et en colère. Le texte sur l'immigration va laisser des traces, ne serait-ce qu'à la table du conseil des ministres.
Nous avons déjà longuement parlé du processus choisi pour ce projet de loi et des mesures qu'il inclut. Mais ce texte restera un symbole, l'illustration d'un nouveau pas dans la stratégie politique du président Macron et du Gouvernement : la recherche à tout prix, quoi qu'il en coûte, d'un texte au cœur de jeux politiciens a donc mené à l'adoption par les deux chambres d'un texte de droite fondé sur les programmes et les slogans de l'extrême droite.
Plus que la fin du « en même temps », le texte marque l'affirmation réelle de l'alliance majoritaire du Gouvernement avec Les Républicains, l'affirmation du « tout à droite ».
Quels sont les soi-disant constats et analyses qui structurent ce texte ?
Nous avons assisté à la construction d'une politique publique sur des faits alternatifs, sur une réalité virtuelle. La majorité et le Gouvernement ont hier validé des théories fantasmées : celles des appels d'air, des submersions migratoires, d'un système social dont profiteraient les étrangers et qui ruinerait la France, celles de l'essentialisation de l'étranger comme un danger, du lien entre immigré et terroriste.
Tous ces mythes ont pourtant été battus en brèche par les faits, comme le démontrent notamment les travaux du Collège de France.
Madame la Première ministre, assumez-vous d'avoir fondé le débat public sur des affabulations et sur des mensonges ? §