Monsieur le ministre, le Président de la République a annoncé récemment la création d'un conseil scientifique, ou plutôt d'un conseil présidentiel de la science – ce n'est pas tout à fait la même chose –, composé de douze éminents spécialistes dans leur domaine de référence.
On peut comprendre l'intérêt de s'appuyer sur les avis éclairés de scientifiques pour prendre des décisions stratégiques qui engagent l'avenir du pays pendant plusieurs années, voire plusieurs décennies, mais on peut aussi s'interroger sur le rôle et le fonctionnement effectif de ce prochain conseil, et même sur l'attention que voudra bien lui accorder un Président de la République dont la capacité d'écoute n'est pas la première des qualités.
Monsieur le ministre, ne craignez-vous pas que ce nouveau conseil se transforme en l'un de ces comités Théodule dont notre pays a le secret et dont l'efficacité est souvent inversement proportionnelle à la médiatisation ?
L'indépendance de ce conseil sera-t-elle garantie alors qu'il ne sera pas amené à publier ses avis ?
Question subsidiaire, pourriez-vous informer le Président de la République de l'existence d'une structure parlementaire, bicamérale de surcroît ? Il s'agit de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, que j'ai l'honneur de présider en ce moment, dont la mission est justement d'orienter les décisions du pays en matière scientifique. §