Ma question s'adresse à Mme la Première ministre.
Madame la première ministre, avec cette commission mixte paritaire sur le projet de loi pour contrôler l'immigration, améliorer l'intégration, vous n'avez pas seulement divisé votre majorité et le Parlement : vous avez une nouvelle fois fracturé notre République en instrumentalisant les colères populaires nées des multiples crises que nous traversons et en désignant les étrangers comme boucs émissaires.
Alors que des millions de nos concitoyens ont voté pour Emmanuel Macron au second tour, pensant faire barrage aux idées de l'extrême droite, ils découvrent ce matin le tapis rouge que vous lui avez déroulé avec cette loi de stigmatisation et de paupérisation de tous les étrangers : durcissement du regroupement familial, du droit du sol, des conditions d'accueil des étudiants ; instauration de quotas ; rétablissement du délit de séjour irrégulier…
Cette commission mixte paritaire, directement pilotée par l'Élysée, au mépris de la séparation des pouvoirs, est en fait un nouvel accord de gouvernement entre vous et la majorité de droite radicalisée sur un programme lepéniste des années 1980. §
Ne vous offusquez pas, chers collègues, car l'instauration de la préférence nationale pour les prestations sociales, c'est bien du Jean-Marie Le Pen !
J'alerte nos compatriotes qui pensent que leur situation personnelle peut s'améliorer avec la préférence nationale : qu'ils se souviennent bien que le recul des droits des étrangers précède toujours le recul des droits de toutes et tous.