Oui, les agriculteurs ont raison de dire, en retournant symboliquement les panneaux d’agglomération, qu’on marche sur la tête. Ils sont au bord de la crise de nerfs, croulant sous les normes et l’inflation. Ils sont en plus taxés de tous les maux – pollution, empoisonnement… – par une minorité active d’intégristes ignorant le fonctionnement de la société rurale et qui, par leurs provocations, alimentent l’agribashing et le misérabilisme !
Je suis très en colère, car chaque jour un agriculteur se donne la mort par désespoir. C’est inacceptable ! J’habite et vis à la campagne ; je vois et partage la détresse de mes collègues agriculteurs et la colère du monde rural. Aussi, je me refuse à léguer aux futures générations une situation et une pression aussi irrationnelles.
Ensuite, j’insisterai sur les crises à répétition subies par un secteur viticole abîmé. Le mildiou et la sécheresse ne sont que les marqueurs visibles de l’ampleur du changement climatique affectant la ferme France, dont le nouveau système assurantiel, censé la protéger, est encore perfectible.
Il y a quinze jours, je me tenais aux côtés des 5 000 viticulteurs du sud de la France qui manifestaient leur désarroi à Narbonne. Il me semble que vous avez écouté leurs réclamations, puisque vous avez annoncé des aides bancaires et fiscales et que vous étudiez l’opportunité d’un arrachage différé. Comment, et surtout quand, comptez-vous financer ces mesures d’urgence ?
Monsieur le ministre, pas de feintes entre nous : les 20 millions d’euros du fonds d’urgence rattrapés in extremis à la fin de l’exercice 2023 n’y suffiront pas – on vous l’a dit et même écrit. Et quel est le lascar…