Intervention de Joshua HOCHART

Réunion du 8 décembre 2023 à 14h45
Loi de finances pour 2024 — Compte d'affectation spéciale : développement agricole et rural

Photo de Joshua HOCHARTJoshua HOCHART :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, dans nos campagnes, l’agriculture demeure un pilier économique essentiel, créant des emplois, stimulant la croissance locale et préservant notre patrimoine naturel.

Toutefois, nos agriculteurs font face à des défis d’une ampleur sans précédent. Les fluctuations climatiques, les pressions économiques et les exigences croissantes en matière de durabilité mettent en danger leur activité et la pérennité de nos ressources alimentaires. Pensons que toutes ces difficultés amènent chaque jour deux agriculteurs à mettre fin à leur vie.

Lutter contre les effets néfastes de la stratégie européenne dite de la ferme à la fourchette, que Bruxelles tente d’imposer, menace gravement la souveraineté alimentaire des pays membres de l’Union européenne, comme l’ont montré plusieurs études volontairement ignorées par la Commission européenne.

Les baisses de production induites par ces règles environnementales pourraient provoquer jusqu’à 20 % d’augmentation des importations issues de pays non membres de l’Union européenne. L’impact social et environnemental de cette grave atteinte à notre souveraineté serait catastrophique.

Pour répondre à ces enjeux, le Gouvernement utilise l’effet d’annonce et la méthode des Shadoks, comme l’a souligné à juste titre la commission des affaires économiques : « Si la solution n’est pas adaptée à la situation, adaptez la situation à la solution. »

Il est impératif que nous, législateurs, soutenions nos agriculteurs, en promouvant des politiques agricoles durables et des investissements, par exemple, dans la mise en place de systèmes d’irrigation adaptés aux enjeux environnementaux, défi incontournable pour assurer l’avenir des productions agricoles.

Nous avons pour fil d’Ariane la sécurité alimentaire nationale et la mise en place du localisme. C’est pourquoi nous proposerons d’exclure l’agriculture des traités multilatéraux de libre-échange. Les produits agricoles ne sont pas des biens comme les autres, parce qu’ils sont liés à la santé humaine et qu’ils sont un élément essentiel de la souveraineté de la France. Notre agriculture ne doit plus être sacrifiée au nom d’un libre-échange déséquilibré qui nous conduit à importer des produits ne répondant pas aux normes de qualité françaises.

Le pragmatisme doit nous guider. C’est pourquoi nous sommes contre l’interdiction de produits phytosanitaires existants sans solutions de substitution efficaces. L’écologie punitive, prônée par certains, a fait son temps !

Nous sommes attachés à notre territoire, en Hexagone comme en outre-mer. C’est pourquoi la gestion de nos forêts, trésors naturels qui jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique, doit être sécurisée.

Nous devons assurer la prospérité de nos agriculteurs, la préservation de nos forêts et le dynamisme de nos zones rurales. Nous avons la responsabilité, nous, législateurs, de tracer une voie durable pour l’agriculture, l’alimentation, les forêts et les affaires rurales, car elles sont inextricablement liées au bien-être de notre nation.

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