Intervention de Pascal Savoldelli

Réunion du 12 décembre 2023 à 14h30
Loi de finances pour 2024 — Vote sur l'ensemble

Photo de Pascal SavoldelliPascal Savoldelli :

J’en viens à la dernière raison de notre vote contre : elle est motivée par l’adage classique : « Socialisation des pertes et privatisation des profits ». Autrement dit, vous faites le choix de la dette au détriment de l’impôt.

S’endetter peut être utile pour investir : c’est ce qu’on appelle une dette saine. Mais le problème est l’ampleur et la structure de la dette ! D’une part, il existe 1 800 à 2 000 dispositifs d’aide aux entreprises, dont 56 % seraient des subventions, 5 % des allégements fiscaux. D’autre part, la dette vient aussi en grande partie du refus d’une fiscalité juste et progressive pour tous.

Pour la très grande majorité de nos concitoyens, le système fiscal français est progressif. Toutefois, à partir des 0, 1 % les plus riches, il devient dégressif, le taux moyen d’imposition chutant à 26 % pour les 0, 0002 % les plus fortunés.

Voilà d’où viennent la dette et le déficit !

Avec 145 milliards d’euros de déficit et 280 milliards d’euros d’endettement, nous atteignons un record.

Il faut clairement parler d’une dépendance aux marchés financiers. Cette bulle a été créée par les intérêts de la dette, qui produisent une fragilité de l’État. L’argent prend alors le dessus sur nos valeurs, ces trois valeurs qui nous lient : liberté, égalité, fraternité ! Or, je le dis, l’argent ne fait ni la Nation ni la démocratie.

Je note aussi que la dette privée des entreprises, et entre entreprises, un tabou – on n’a jamais le droit d’en parler –, représente 162 % du PIB, contre 105 % en moyenne dans la zone euro.

La dette publique, à côté, fait pâle figure. Se déresponsabilisant, le Gouvernement fait le choix de la décentraliser – eh oui ! – et d’en faire supporter le poids par les collectivités et par les salariés, qui n’en sont pourtant pas responsables.

Nous voterons contre ce budget, car il n’améliorera pas la vie quotidienne des Français. Il ne réglera pas la crise énergétique ni ne désamorcera la bombe sociale qui commence à s’abattre devant nous, j’ai nommé la crise du logement.

S’il y a bien un changement dans la politique de l’exécutif, c’est que le Gouvernement vient de s’extraire de la gestion des urgences.

Le Gouvernement et la droite sénatoriale se sont finalement entendus, hier tard dans la nuit, en votant un article d’équilibre dont le solde est amélioré de 42 milliards d’euros. Tout était déjà réglé, entre pacte de fond et faux-semblant de conflit.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion