… j'ai souhaité le prendre à bras-le-corps dès ma prise de fonction. Ce faisant, compte tenu du caractère épineux du sujet depuis une décennie, j'ai, en quelque sorte, pris des risques.
La prédation occasionne en effet une grande détresse chez les éleveurs, qui se sentent souvent incompris. Beaucoup d'entre eux ont le sentiment qu'aux yeux des pouvoirs publics l'indemnisation vaudrait quitus.
Par ailleurs, ce sujet alimente le sentiment d'abandon qu'éprouvent nos agriculteurs et éleveurs, singulièrement dans les zones difficiles concernées par la prédation.
L'enjeu est donc majeur : il dépasse de très loin la seule question de l'indemnisation. Au fond, il s'agit avant tout de la désespérance de ces hommes et de ces femmes auprès desquels je me suis rendu à plusieurs reprises.
Il faut mesurer – vous la connaissez bien, madame la sénatrice – la détresse d'un éleveur dans les instants qui suivent la prédation.