Madame la sénatrice, vous avez tout à fait raison d'évoquer la question des patous : plus de 6 500 chiens protègent les troupeaux.
On ne s'en est pas aperçu au début, mais cette situation commence à créer des tensions très fortes entre randonneurs et éleveurs, mais aussi entre ces derniers et les élus : un certain nombre d'entre eux ne veulent plus donner certaines zones à bail, préférant les laisser sans élevage plutôt que de prendre le risque qu'un randonneur soit mordu par un patou. Cette problématique, je vous l'accorde, madame la sénatrice, est centrale : nous devons travailler sur le statut de ces chiens.
Il faudra aussi mettre en place une filière de formation de ces animaux, sélectionner une lignée génétique, afin qu'ils soient davantage « spécialisés » face au loup. Peut-être faudrait-également recourir à d'autres chiens… Bref, les sujets sont nombreux, mais la question du statut des patous est cruciale.
Il existe en effet, madame la sénatrice, un risque élevé de fermeture des espaces, s'ils ne sont plus pâturés, comme je le disais à l'instant au président Gontardavec toutes les conséquences que l'on peut craindre dans un contexte de dérèglement climatique.
Nous allons par ailleurs réfléchir à la question des louvetiers, comme à l'ensemble des sujets que vous venez d'évoquer.
Le déclassement du statut de l'espèce serait source d'évolutions : le mode de gestion du loup en serait amélioré et des amodiations seraient possibles, toujours dans une logique de préservation de l'espèce.
Enfin, je voudrais répondre, car je ne l'ai pas fait, à la question de Mme Vermeillet sur le pastoralisme. Actuellement, on indemnise la perte de l'animal visible. Le nouveau plan Loup permettra de mieux prendre en compte les effets induits, les coûts indirects, notamment ceux qui sont liés au stress, à la perte de valeur génétique – y compris d'ailleurs pour les bovins – ou aux avortements, qui sont aujourd'hui négligés.