Monsieur le sénateur Arnaud, je me souviens très bien de ma rencontre avec les éleveurs de votre département.
Les précédents plans Loup s'inscrivaient dans une logique de préservation de l'espèce et d'augmentation du nombre d'animaux sans tenir compte des conséquences que cela pouvait avoir sur l'élevage. Le plan que j'ai présenté ne s'inscrit pas du tout dans la même logique. Je réponds aussi à cette occasion au sénateur Brisson.
En ce qui concerne le zonage, je répète ce que j'ai dit tout à l'heure : je suis en réalité assez dubitatif à ce sujet. Je souhaite d'abord bon courage à ceux qui devront élaborer la carte, d'autant que le zonage devra évoluer d'une année sur l'autre ! Ensuite, ce classement sera nécessairement vécu comme une injustice par tel ou tel.
Surtout, la principale question est celle du statut de l'espèce, parce que les dispositions sont différentes selon que le loup est « strictement protégé » ou simplement, si je puis dire, « protégé » au sens de la convention de Berne et de la directive Habitats.
Cependant, il ne vous aura pas échappé que le ministère de la transition écologique et le ministère de l'agriculture veillent à ce que les prélèvements soient plus nombreux dans les territoires qui connaissent le plus de prédations, afin de faire baisser la pression qui pèse sur eux. Il n'est pas illogique qu'il y ait plus de tirs là où il y a plus de prédations ! C'est cette mécanique qui doit, me semble-t-il, être à l'œuvre – c'est ce que j'indiquais tout à l'heure à Mme Berthet.
J'ajoute que la profession agricole est elle-même très dubitative sur l'idée d'un zonage. Que fait-on des départements d'où le loup est absent aujourd'hui ? Faut-il leur dire qu'ils n'en auront jamais ? Que faire des départements qui n'ont qu'un ou deux loups ? Si on les prélève, la question se concentrera dans les zones par lesquelles les loups sont arrivés, c'est-à-dire les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes et des Hautes-Alpes.
Faisons attention : le zonage ne doit pas perturber la répartition naturelle des populations de loups ni être vécu comme une injustice par les éleveurs. C'est donc la question du prélèvement qui doit primer dans ces territoires.