Monsieur le ministre, l’objectif du plan Loup 2018-2023 était ambitieux – trop ambitieux certainement. Sauvegarde de l’espèce et protection des troupeaux sont des objectifs parfois difficiles à concilier. Si j’en juge par tout ce que j’entends dans cet hémicycle et, surtout, sur le terrain, nous en sommes loin !
En Occitanie, pas moins de dix départements ont déclaré la présence du loup. Sa prolifération prend aujourd’hui une dimension nationale. Pour les éleveurs, particulièrement ceux de brebis, elle constitue un véritable fléau, auquel ils doivent faire face.
Je prends l’exemple de la Haute-Garonne et des départements voisins des Hautes-Pyrénées, des Pyrénées-Atlantiques et de l’Ariège. Nous avons le triste privilège de cumuler toutes les formes de prédation : celles des loups, des ours et des vautours.
Les lenteurs et les hésitations de la Commission européenne ne sont pas de nature à favoriser la réactivité dont nous devrions faire preuve pour conserver notre pastoralisme et l’attractivité de ce métier. La sauvegarde de nos éleveurs est une condition sine qua non au maintien de nos surfaces de pâturage et d’estive. C’est un vrai sujet pour l’aménagement du territoire et le maintien d’activités touristiques.
Le phénomène d’hybridation des loups avec des chiens errants n’avait pas non plus été anticipé. Quid, monsieur le ministre, d’un véritable plan de régulation évolutif et réaliste pour le loup, mais aussi pour les autres prédateurs ? Quelles sont les conclusions de la consultation publique menée en fin d’année sur le plan Loup 2024-2029 ?
Nos éleveurs ont besoin de solutions pragmatiques à court et moyen terme ; à défaut, les abattages clandestins ne cesseront de se multiplier. D’où ma question : à quand une vraie régulation ?