Intervention de Marc Fesneau

Réunion du 16 janvier 2024 à 14h30
Face à la prédation du loup comment assurer l'avenir du pastoralisme — Débat interactif

Marc Fesneau :

Monsieur le sénateur, j’ai déjà répondu sur un certain de nombre de points, mais votre question me donne l’occasion d’approfondir ma réponse.

Il est vrai que vous êtes élu d’un département où l’on observe la présence de plusieurs grands prédateurs, même si les problématiques ne sont pas de même nature.

Si nous pouvons débattre aujourd’hui de la prédation lupine, c’est parce que le dénombrement des loups a été réalisé. Il faut à cet égard saluer le travail de comptage qui est réalisé, ce qui n’est, hélas ! pas le cas pour l’ours.

La question qui se pose dans un département comme le vôtre, monsieur le sénateur, est celle de l’action conjuguée de l’ensemble de ces prédateurs. L’enjeu est donc de trouver un équilibre pour que la présence du loup, même si son statut pourrait évoluer, ne se surajoute pas à d’autres facteurs de prédation déjà très importants.

En ce qui concerne la consultation publique sur le plan Loup 2024-2029, nous avons reçu près de 14 000 réponses, que nous sommes en train d’étudier.

Celles-ci sont plutôt défavorables : certains tenaient apparemment à exprimer leur point de vue sur le sujet, comme ils en ont le droit.

Toutefois, nous devons avancer sur ce dossier, car nous sommes dans une impasse. Nous savons tous – je l’ai déjà dit – comment cela se termine quand on décide contre les gens. §Un certain nombre de règles existent. Nous avons tous intérêt à ce que chacun reste dans le cadre de la loi. Il convient donc de veiller à ce que toutes les exigences soient compatibles. Or, dans certains territoires, elles ne le sont pas.

J’en viens au dénombrement. Nous devons travailler, comme je l’ai demandé, à une harmonisation du comptage des loups à l’échelle européenne. On ne peut pas à la fois réfléchir à la question du loup au niveau européen et accepter que les dénombrements suédois, italien ou autrichien soient différents du nôtre. Ce dernier est plutôt assez performant, nous dit-on – et je crois que c’est assez juste –, mais il faut qu’il soit compatible avec les autres si l’on veut procéder à des comparaisons ; à défaut, un dénombrement au niveau européen n’aurait aucun sens.

Nous devrons aussi réexpliquer comment fonctionne notre système de comptage, parce que certains acteurs, notamment les éleveurs, ont des doutes – il faut bien le dire. C’est ainsi que l’on recréera de la confiance à son égard. À mes yeux, c’est très important.

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