Intervention de Franck Menonville

Réunion du 24 janvier 2024 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Crise agricole i

Photo de Franck MenonvilleFranck Menonville :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.

Elle porte sur la colère des agriculteurs, qui se propage de façon très inquiétante dans notre pays. Avant de la poser, je voudrais toutefois avoir une pensée émue pour Alexandra Sonac et sa fille, qui ont tragiquement perdu la vie dans l’Ariège.

Comme vous le savez, monsieur le ministre, la colère des agriculteurs ne tombe pas du ciel. Elle sanctionne une longue évolution. Au fil des années, les attentes écologiques et sociétales pesant sur le monde agricole n’ont fait que croître, tandis que les charges administratives et financières de ces professionnels n’ont cessé d’exploser. À tout cela s’ajoutent des politiques publiques françaises et européennes inadaptées aux réalités quotidiennes de leur métier.

De moins en moins compétitive, notre agriculture subit un véritable déclassement. Résultat, nos importations sont 2, 2 fois plus importantes qu’en 2000. À l’horizon de 2027, nous pourrions même perdre notre indépendance laitière…

Pour enrayer cette évolution, il faut agir vite et fort ! Pour ce faire, vous devez prendre des mesures de court terme aux effets immédiats : défiscalisation du gazole non routier (GNR) ; octroi d’une année blanche pour les agriculteurs les plus fragilisés ; allégements de charges fiscales et sociales ; suppression des surfaces non productives.

Vous devez aussi vous attacher à veiller à la stricte application des lois dites Égalim : la loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, et la loi du 30 mars 2023 tendant à renforcer l’équilibre dans les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs.

Quant aux mesures de long terme, il faut un alignement des réglementations françaises sur les standards européens et un choc de simplification.

Monsieur le ministre, vous disposez d’un véhicule législatif, la loi d’orientation agricole (LOA). Comptez-vous y intégrer des mesures fortes pour restaurer la compétitivité de notre agriculture et soutenir cette profession aujourd’hui désespérée, et en quête de sens depuis tant d’années ?

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