Intervention de Marc Fesneau

Réunion du 24 janvier 2024 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Crise agricole i

Marc Fesneau :

Monsieur le sénateur Menonville, je vous remercie de votre question.

Je voudrais tout d’abord m’associer à l’émotion qui est la vôtre et celle de toute la profession en ayant une pensée pour cette jeune femme et sa très jeune fille, ainsi que pour son époux et sa famille.

Cette jeune femme et cette jeune fille ont été victimes, hier, d’un accident terrible dans l’Ariège. Je sais que l’émotion est très grande dans ce département et dans la communauté agricole, comme dans l’ensemble de la communauté nationale. Je souhaite me joindre à cet hommage.

Cette jeune femme défendait la fierté de son métier et la nécessité d’un revenu. Elle protestait contre ce qui est vécu par de nombreux agriculteurs comme des incohérences. Nous allons travailler, afin d’apporter des réponses, de court terme, mais aussi de moyen terme et de long terme.

Le premier sujet que je veux aborder concerne la rémunération. Il faut que la loi Égalim de 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous soit respectée dans son entièreté. Je veux parler du respect des matières premières agricoles, des clauses – sachant que des opérateurs détournent celles-ci ici ou là – et de la nécessité de contractualiser, ainsi que de la responsabilité que doivent assumer les distributeurs et un certain nombre d’opérateurs.

Le deuxième sujet porte sur les mesures à prendre pour répondre aux crises déclenchées par les questions fiscales, ainsi qu’à des crises auxquelles nous avons commencé à apporter des réponses, comme la crise viticole et celle de la maladie hémorragique épizootique (MHE). Pour ce qui concerne la crise viticole, les périodes de gel et la grippe aviaire, des réponses ont été apportées de façon continue depuis des années.

Enfin, nous devons parvenir à nous projeter dans l’avenir.

Premièrement, nous devons retrouver au niveau européen la cohérence entre une transition qui est nécessaire et une souveraineté qui l’est tout autant et qu’il nous faut réaffirmer en tant qu’Européens, alors même que l’Europe aura, en 2023, importé 40 millions de tonnes de céréales. Il convient d’ailleurs de s’interroger : répond-on bien aux objectifs de souveraineté au niveau européen, comme on le fait dans d’autres domaines, notamment dans ceux de l’énergie, des médicaments et des technologies ? Pour l’agriculture, la réponse doit être du même niveau.

Deuxièmement, il s’agit de dégager au niveau national plus d’un milliard d’euros de fonds supplémentaires consacrés à la transition, car nos agriculteurs ont besoin d’être accompagnés à cet égard, y compris pour faire face aux défis climatiques.

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