Monsieur le sénateur, Mayotte est une terre de défis, où la jeunesse a envie de prendre son destin en main et où la biodiversité est exceptionnelle. Elle rencontre aussi des difficultés immenses en termes de sécurité, d’accès à l’eau, de services publics, d’école et d’immigration.
Je vous le dis de manière extrêmement claire et forte, mon gouvernement et moi-même sommes déterminés à continuer à agir pour Mayotte, à œuvrer avec vous, avec l’ensemble des élus et avec les Mahorais pour l’avenir de cette île.
Mayotte connaît une immigration forte, source de tensions très graves ; nous avons régulièrement eu l’occasion d’en parler dans cet hémicycle.
Notre premier objectif reste de prévenir les arrivées irrégulières à Mayotte en luttant contre les filières de l’immigration illégale. Vous le savez, une antenne de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) y a été créée au début de l’année dernière, afin de renforcer la lutte contre les filières de passeurs, et en priorité les filières africaines. Les premiers résultats sont là. En 2023, six filières ont été démantelées et de lourdes condamnations, allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement, ont été prononcées.
Notre deuxième objectif est de traiter beaucoup plus rapidement les demandes d’asile des migrants qui arrivent à Mayotte. En effet, on le sait, durant le délai nécessaire pour obtenir une réponse, des installations ont lieu. Nous avons renforcé les moyens de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui dispose désormais d’une antenne à Mayotte. Nous avons également accru les capacités d’hébergement des demandeurs d’asile.
Notre troisième objectif est d’expulser plus rapidement ceux qui n’obtiennent pas le statut de réfugié et qui n’ont plus rien à faire sur notre sol. Les déboutés de l’asile font systématiquement l’objet d’une décision d’éloignement, qu’il faut exécuter dans les meilleurs délais. Nous savons que l’enjeu est là.
Pleinement mobilisés sur ce sujet, nous obtenons, là aussi, de premiers résultats encourageants, mais il faut aller plus loin. Les échanges internationaux que nous avons nous permettent d’être plus efficaces en la matière.
L’ensemble de ces mesures seront renforcées dans le cadre du plan interministériel Shikandra de lutte contre l’immigration irrégulière, qui est en cours de refonte.
Vous avez décrit, monsieur le sénateur, une situation spécifique : le campement informel de migrants dans le stade de Cavani, à Mamoudzou. Là encore, je vous le dis de manière très claire, l’État est déterminé à évacuer ce camp, en lien étroit avec les élus concernés. Les premières démolitions, qui commenceront dès demain, se poursuivront les jours suivants, jusqu’à la disparition complète de ce campement.
Nous apporterons une réponse adaptée à chacune des personnes présentes sur le campement. J’ai bien conscience que des mouvements sont nés en réaction à l’installation de celui-ci, sous forme de manifestations, de blocages de route et de services publics.
Je le dis clairement, le démantèlement de ce camp doit permettre le retour à un fonctionnement normal de l’ensemble des activités ; c’est une attente forte des Mahorais, et nous le leur devons.
Je tiens aussi à dire que les violences à l’encontre des migrants ne sont pas acceptables. Onze auteurs de violences ont été interpellés et seront jugés.
Monsieur le sénateur, Mayotte, c’est la République. Avec mon gouvernement, avec le ministre de l’intérieur et des outre-mer, je suis déterminé à agir pour les Mahorais et pour Mayotte, et j’aurai l’occasion de me rendre prochainement sur place.