Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Tout d’abord, mes pensées vont bien sûr vers la famille Sonac, si durement éprouvée.
Monsieur le ministre, ma question porte sur les crises concomitantes de l’agriculture et de la pêche.
Comme prévu, le blocage routier de l’A64 dans mon département, sur l’initiative d’éleveurs victimes de la crise bovine liée à la maladie hémorragique épizootique (MHE), est en train de se généraliser à l’ensemble du pays.
Nos agriculteurs et nos éleveurs ne peuvent plus vivre de leur métier. Devant tant de désespérance, des mesures concrètes et immédiates sont aujourd’hui indispensables. Le gel du prix du gazole non routier (GNR) à un niveau acceptable pendant trois ans permettrait aux exploitants les plus durement touchés de se refaire une trésorerie. Envisagez-vous cette option ?
Aujourd’hui, le bashing agricole et l’inflation normative ne sont plus supportables. L’agriculture doit devenir grande cause nationale pour 2024.
Maintenant, que dire de la décision ahurissante du Conseil d’État revenant sur l’arrêté dérogatoire du Gouvernement, qui se résume à une interdiction de la pêche pendant trente jours dans le golfe de Gascogne ? Les pêcheurs ont subi cet hiver de nombreuses tempêtes les obligeant à rester à quai. Cette nouvelle punition les met dans une situation tout à fait insupportable.
Alors que la gestion des quotas de pêche et de la ressource halieutique a été déléguée à Bruxelles, le Conseil d’État est-il vraiment compétent pour prendre ce type de décisions ?
La réalité des faits, c’est qu’il n’y a jamais eu autant de dauphins, dont personne évidemment ne souhaite la mort, dans le golfe de Gascogne. Doit-on sacrifier toute une filière pour satisfaire les associations comme Sea Shepherd, France Nature Environnement (FNE) ou la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ?
Où les mareyeurs s’approvisionneront-ils ? L’écologie punitive a fait suffisamment de dégâts dans notre pays. Tournons vite cette page !
Monsieur le ministre, nos territoires et nos ports sont en détresse absolue. Ne pensez-vous pas qu’il faut en urgence se pencher au chevet de ces filières, sous peine d’abandonner toute ambition en matière de souveraineté alimentaire ?