Intervention de Henri Cabanel

Réunion du 24 janvier 2024 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Crise agricole ii

Photo de Henri CabanelHenri Cabanel :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.

Monsieur le ministre, Alexandra et Camille sont décédées hier. Le monde paysan, dont je suis, les pleure, et la France est en deuil. Au nom des membres de mon groupe, j’exprime toute notre compassion à leur famille.

Elles sont mortes en défendant le métier d’agriculteur et notre agriculture, l’une des plus sûres au monde. Dans ce contexte de tristesse et de colère, la décence s’impose à nous. Stop à la politique politicienne !

Ce mal-être, on le connaît depuis longtemps. Le rapport d’information que j’ai cosigné avec notre ancienne collègue Françoise Férat en 2021 en pointait les causes multifactorielles.

Nous ne découvrons pas le problème du revenu : une majorité des agriculteurs gagne 4, 80 euros de l’heure. Est-ce décent quand le Smic est à 11, 65 euros ?

Nous ne découvrons pas le problème de la surtransposition des normes, de la lourdeur administrative, du dénigrement de nos paysans par une minorité – une minorité, j’y insiste, car 85 % des Français aiment les agriculteurs et considèrent qu’ils jouent un rôle majeur dans leur alimentation.

Soyons dignes, n’opposons pas une agriculture contre une autre. Cette diversité, c’est notre richesse et notre force.

Notre agriculture doit s’adapter aux clauses environnementales, mais sans jamais déséquilibrer l’économie. Ces mutations prennent du temps, et il ne faut pas qu’elles créent une concurrence déloyale. Les politiques publiques doivent être pensées avec, par et pour les agriculteurs.

Monsieur le ministre, vous avez annoncé davantage de contrôles pour l’application de la loi Égalim. C’est un minimum que de faire appliquer les lois ! Mais comment le faire, et avec quels moyens pour la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), entre autres ?

Vous êtes d’accord avec l’objectif de simplification ; nous aussi. Comment entraîner l’administration dans cette voie, à l’heure où le conseil a été remplacé par la défiance et le contrôle ?

Je serai auditionné demain au Parlement européen, à Bruxelles, sur le mal-être des agriculteurs. Je réaffirmerai l’obligation des clauses miroirs. Comment convaincre vos homologues sur cet objectif que nous défendons tous ?

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