Madame la ministre du travail, de la santé et des solidarités, dès sa prise de fonctions, le Premier ministre a fait une annonce spectaculaire : 32 milliards d'euros supplémentaires pour le système de santé.
Cette annonce a suscité de grandes attentes et mérite des éclaircissements. Qu'en est-il exactement ? S'agit-il vraiment de 32 milliards d'euros supplémentaires ou s'agit-il des 31, 5 milliards d'euros déjà engagés au titre de la loi de programmation des finances publiques ?
Je crains que cela ne relève que d'un recyclage de crédits déjà alloués, autrement dit qu'il s'agisse d'un flop, qui ne ferait qu'accentuer la déception et le désarroi des personnels soignants, auxquels je tiens à rendre hommage.
La santé mérite mieux que des coups de « com' ». Les Français sur tous les territoires sont préoccupés par l'accès aux soins. La médecine de ville et les hôpitaux font face à une pénurie alarmante de médecins et de personnels soignants.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une manifestation réunisse des milliers de soignants, d'usagers d'élus, que ce soit à Guingamp, à Lannion, à Pontivy ou à Carhaix. Partout en France s'exprime la détresse face au risque avéré d'accoucher sur les routes ou de ne plus être pris en charge pour un accident vasculaire cérébral (AVC). La perte de chance et la prise en charge tardive sont dénoncées par tous les médecins.
Quelle est votre stratégie pour garantir l'accès aux soins à tous et partout ? Vous allez probablement me répondre que cette stratégie passe par les mesures prises par vos prédécesseurs et évoquer le Ségur de la santé, qui a permis des mesures d'urgence nécessaires, mais insuffisantes face à l'effondrement de notre service public.
Le Premier ministre a appelé à transformer le financement de l'hôpital de manière plus intelligente. Nous sommes impatients de connaître vos propositions concrètes, que lui-même qualifie d'« intelligentes », madame la ministre.