Monsieur le ministre, caillassage de pompiers à Mantes-la-Jolie, agressions d’enseignants à Angoulême, policiers de la brigade anticriminalité (BAC) assaillis à Marseille : plus que jamais, la crise de l’autorité sévit dans notre République.
Les agressions contre les sapeurs-pompiers ont augmenté de plus de 30 % depuis 2020. En ce qui concerne les enseignants, pour avoir exercé ce métier, je sais l’ampleur de la crise des vocations qui touche la profession. Aujourd’hui, enseigner, ce n’est plus seulement dispenser un savoir à la jeune génération, cela consiste aussi à préserver sa liberté d’expression face aux menaces verbales et physiques.
Enfin, que dire des policiers et des gendarmes, dont les démissions se comptent par milliers chaque année compte tenu du manque de reconnaissance, de moyens et de respect pour leur action au service de tous.
Je n’oublie pas non plus les élus locaux, dont le mandat tend à être un engagement civique. Eux aussi sont trop souvent menacés, désormais, dans leur intégrité physique. Je tiens à rappeler que le Sénat a voté à l’unanimité, en octobre dernier, la proposition de loi de la majorité sénatoriale renforçant la sécurité des élus locaux et la protection des maires. Le volet pénal de ce texte prévoit notamment d’aligner les peines encourues sur le régime existant pour les dépositaires de l’autorité publique.
Toutes ces professions font l’honneur de la France et si les vocations de ceux qui les exercent sont différentes, leurs maux ont une même racine, à savoir le rejet croissant de l’autorité de l’État par une partie de la population.
Je vous poserai deux questions, monsieur le ministre. Tout d’abord, à quelques mois des jeux Olympiques, comment le Gouvernement compte-t-il empêcher que n’aient lieu des incidents plus graves encore ? Ensuite, quand nos élus locaux pourront-ils bénéficier de la protection renforcée que le Sénat leur a accordée ?