Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, à mon tour, je tiens à remercier mes collègues du groupe Union Centriste d'avoir organisé ce débat sur un sujet particulièrement opaque, qui est certainement l'un des facteurs d'échec des différentes lois Égalim.
En effet, cela a été souligné à plusieurs reprises, ce système, construit par de très grands groupes de distribution, qui jouent des différences de TVA ou de quelques centimes d'euro à la marge, conduit à fortement renforcer la pression sur les agriculteurs et les producteurs.
Inéluctablement, cette tension permanente entraîne une course aux coûts pour les agriculteurs, qui n'ont d'autre choix que de privilégier l'efficacité, au détriment de leur santé, de la santé des consommateurs et de la préservation de notre environnement.
La récente crise du monde agricole trouve certainement une partie de ses origines dans les agissements de cette oligarchie des industriels et de la grande distribution agroalimentaire.
Il est indispensable que les pouvoirs publics reprennent le contrôle sur la régulation du prix.
Mes chers collègues, nous le voyons avec ce débat, la solution est européenne. Ces enjeux, qu'il s'agisse de l'alimentation, de l'agriculture ou de la distribution, doivent donc être au cœur de la campagne des prochaines élections européennes, et ce non pas de manière dogmatique ou catastrophiste, mais de manière raisonnée et concrète.
Le Gouvernement français doit défendre ce sujet à l'échelon européen en 2024, que ce soit sous la présidence belge ou hongroise, pour réellement encadrer les pratiques de ces centrales d'achat.
Pour ma part, je considère qu'un des enjeux de ce sujet est le phénomène de concentration des très grands groupes de distribution au sein de centrales d'achat européennes, qui possèdent, par ce biais, une influence disproportionnée. Nous ne devons pas ignorer les terribles conséquences de ce système pour les plus petits acteurs de la distribution et les producteurs locaux.
Il est donc indispensable de légiférer sur la concentration de ces acteurs, ce qui doit se faire à l'échelon tant national qu'européen, avec des autorités de contrôle dotées de moyens de surveillance et de sanction.
Madame la ministre, de manière très concrète, comptez-vous agir sur ce phénomène de concentration au sein des centrales d'achat européennes, qui pèse sur toute la filière et sur nos agriculteurs ? Comment comptez-vous le faire ?