« Déverrouiller le travail, c’est aussi l’adapter aux nouvelles aspirations de nos concitoyens.
« C’est un fait : le rapport au travail a changé. Je mesure, dans ma génération comme dans les autres, un changement de mentalité, des attentes nouvelles concernant les horaires, la disponibilité et l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.
« Ces aspirations ne doivent pas être niées ni caricaturées. Au risque de décevoir certains ici, personne ne demande de “droit à la paresse”.
« Non, ces aspirations doivent être considérées pour ce qu’elles sont : notre rapport au travail, c’est notre rapport au temps et à l’équilibre personnel.
« On ne peut pas appliquer les mêmes calques, génération après génération. Les attentes changent, les technologies évoluent et font apparaître de nouvelles fractures, notamment entre ceux qui peuvent télétravailler et ceux qui ne le peuvent pas. Les conditions de travail doivent donc évoluer, et l’État doit donner l’exemple.
« Comme ministre chargé des comptes publics, j’avais décidé, contre vents et marées, d’expérimenter dans mon administration, non pas la semaine de quatre jours, mais la semaine en quatre jours sans réduction du temps de travail. Dans certains services, peu de candidats se sont manifestés ; dans d’autres, ils ont été nombreux à choisir d’arriver plus tôt le matin et de partir plus tard le soir pour travailler un jour de moins.
« Comme Premier ministre, je demande à l’ensemble de mes ministres d’expérimenter cette solution dans leurs administrations centrales et déconcentrées. »