Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous savons combien la rénovation énergétique est une priorité pour nos objectifs climatiques, pour les enjeux de consommation d’électricité et d’énergie et de pouvoir d’achat et en général, et nous savons combien cette transition écologique peut être un très puissant vecteur de réindustrialisation.
Je veux évoquer le projet d’usine de laine de roche dans la commune de Courmelles, au cœur du territoire soissonnais, dans l’Aisne.
Ce projet industriel, lancé en 2018 par Rockwool, une entreprise connue par ailleurs à travers le monde pour ses pratiques peu vertueuses, pose de nombreuses questions du fait de son impact sanitaire et environnemental.
L’opposition locale est très forte : des citoyennes, des citoyens et des élus locaux se sont constitués en collectif d’associations, pour interpeller les décideurs et alerter sur les risques qui accompagnent le projet Rockwool. Depuis plusieurs années, ils se mobilisent pour porter un projet de substitution.
Ils ont déposé plusieurs recours, soutenus par les élus locaux, y compris par ceux de la majorité présidentielle, et par de nombreux agriculteurs, très inquiets pour leur production et la pollution de leurs terres.
On le sait, la laine de roche a des incidences parfois très lourdes. Ce n’est pas forcément un produit d’avenir, et certaines villes l’interdisent désormais. Son utilisation est potentiellement cancérigène, suscitant de grandes inquiétudes dans la cuvette du Soissonnais.
Selon les données officielles du site Géorisques, l’usine Rockwool deviendrait l’une des dix plus polluantes de France – la deuxième pour le phénol, la troisième pour le formaldéhyde et la sixième pour l’ammoniac. Elle rejetterait 173 tonnes de poussière, ce qui serait très dangereux pour la santé de l’ensemble des habitantes et des habitants de ce beau pays.
Une première enquête publique s’était montrée négative, mais, de fait, la préfecture de l’Aisne a autorisé ce projet.
Monsieur le ministre, nous vous demandons d’écouter les habitantes et les habitants, les acteurs économiques, les agriculteurs et les élus de ce territoire, qui appellent de leurs vœux une solution de rechange. Au demeurant, celle-ci serait bien plus créatrice d’emplois que ce très dangereux projet Rockwool !