Avec 97, 8 % de ses habitants qui vivent dans des zones concernées par ce problème, le département de Seine-Saint-Denis s’impose tristement comme le premier désert médical de notre pays.
Cette problématique ne se limite pas aux seules zones rurales : en effet, sur les 40 communes que compte mon département, 38 sont classées en zones d’intervention prioritaire par l’agence régionale de santé (ARS).
En Seine-Saint-Denis, de nombreux habitants ont été en première ligne lors de l’épidémie de covid-19. Ils ont été honorés pour leur présence sur le terrain. Cette épidémie a durement frappé ce département, où la mortalité des enfants de moins d’un an est toujours de 50 % plus élevée que dans le reste de la France – un département où, en outre, la moitié des médecins sont proches du départ à la retraite.
J’attire votre attention sur cette situation, monsieur le ministre, parce qu’elle constitue bien plus qu’une double peine au regard de la défaillance du droit commun sur ce territoire.
Je tiens à rappeler que, loin des préjugés qui ont la vie dure, la Seine-Saint-Denis n’est ni un puits sans fond pour l’État, ni un territoire gâté de la République. La réalité, c’est qu’il s’agit du troisième département contributeur national à la TVA et du huitième pour ce qui concerne les cotisations sociales. Pourtant, en retour, la politique de la ville ne parvient pas à pallier le déficit de droit commun ; en retour, la Seine-Saint-Denis constitue le premier désert médical de France.
Monsieur le ministre, ce que nous souhaitons, et ce que j’espère vous entendre formuler, c’est un moyen d’accéder à une véritable justice sociale, à la hauteur des enjeux de notre département, ainsi qu’à des soins de qualité.
Les réponses ne peuvent être que d’ordre politique. Lors des dernières annonces sur le rétablissement et le fonctionnement des politiques de santé, vous n’avez énuméré que de maigres mesures.
Je souhaite enfin vous entendre sur la capacité de l’État à proposer à de nouveaux médecins de s’établir prioritairement dans les zones en tension : comment faire pour que ces médecins puissent s’installer dans les quartiers prioritaires, ce qui constituerait une mesure d’équité pour l’accès à la santé ?