On pourrait demander à Mme Van Renterghem, auteure à succès d'un livre sur Nord Stream, ou à Mme Sylvie Kauffmann, qui vient de rédiger un livre intitulé Les Aveuglés, ce qu'elles pensent de la politique française à l'égard de la Russie.
En tant qu'observateur, je ne m'explique pas comment la politique française peut être autant favorable à la Russie. Je ne vois aucun intérêt historique ni national qui nous empêche d'être fermes à l'égard de cette agression révisionniste, impérialiste, à laquelle il faut s'opposer et mettre fin !
Le dernier ouvrage que je recommanderais à ceux qui ne l'ont pas lu est celui de l'ambassadeur Gérard Araud, qui se penche sur la diplomatie de l'Europe et de la France entre les deux guerres. Le maréchal Foch avait recommandé à Clemenceau d'aller à Berlin pour faire défiler les troupes, afin de montrer aux Allemands qu'ils avaient perdu la guerre. Clemenceau, qui était désireux de mettre fin à ce conflit épouvantable, avait refusé, privilégiant le traité de Versailles.
Le fait que les Allemands n'aient pas compris ni accepté d'avoir perdu la guerre a débouché sur la rhétorique du « coup de poignard dans le dos », qui a permis à Hitler de revenir au pouvoir et qui a déclenché la Seconde Guerre mondiale.
Si nous n'arrêtons pas la Russie aujourd'hui - et je mesure mes propos -, si nous ne sommes pas déterminés, nous aurons à faire la guerre contre elle un jour ou l'autre, parce que la Russie continuera son oeuvre de déstabilisation. Je mesure la gravité de mes propos mais, depuis Aristote, on sait que l'on fait aussi la guerre pour gagner la paix !