Nous saluons une évolution très positive des activités de la BEI à la suite de l'ambition affichée en 2020 d'en faire la banque européenne du climat. Les investissements de la BEI sont à 54 % consacrés à l'action en faveur du climat et la durabilité environnementale, et on ne peut pas dire que cela corresponde à du greenwashing.
Les débats concernant le nucléaire ne sont pas consensuels ni dans votre conseil d'administration, ni totalement au Sénat. Il semble important que la BEI contribue à financer les projets de conformité de sécurité des infrastructures existantes, mais il ne semble pas raisonnable d'engager les financements conséquents nécessaires à l'ouverture de nouvelles installations nucléaires. Ce qui est important dans les quinze ou vingt années à venir, c'est l'essor des énergies renouvelables, auquel la BEI apporte une contribution essentielle. C'est le plus sûr moyen, avec l'efficacité énergétique et la sobriété, de tenir nos trajectoires de réduction des émissions de carbone.
L'association Oxfam a récemment fait part d'exemples de gestions désastreuses d'hôpitaux privés de pays du Sud, financés par la BEI au travers d'un système complexe d'intermédiaires financiers, avec notamment des patients gardés contre leur gré lorsqu'ils ne peuvent pas s'acquitter de leurs factures. Comment expliquer que la BEI finance des établissements de ce type, et comment faire en sorte qu'elle puisse contrôler l'action de ses intermédiaires tout au long de la réalisation des projets ?
Vos standards environnementaux ont récemment évolué : la BEI est passée d'une politique visant zéro perte nette de biodiversité à une politique visant zéro perte de biodiversité tout court. Mais comment considérer que votre projet de construction d'une ligne de métro à Madrid, pour laquelle un millier d'arbres ont été déracinés, s'inscrit dans cette évolution ?