Intervention de Stéphane Demilly

Réunion du 30 janvier 2024 à 15h00
Société du bien-vieillir en france — Article 1er

Photo de Stéphane DemillyStéphane Demilly :

La population française vieillit, c’est inéluctable ; les personnes âgées de plus de 60 ans, qui sont 15 millions aujourd’hui, seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. Le mode de vie de notre société doit donc changer.

Nous sommes tous responsables dans la grande lutte contre la solitude qui s’engage, notamment à l’âge où s’accentue le risque de se retrouver seul.

Les personnes en perte d’autonomie sont confrontées à un réel parcours du combattant pour faire valoir leurs droits et les élus sont en première ligne face à la détresse des familles et des aidants. Il est donc important d’agir en bonne coordination avec l’échelon local.

Nous savons que les attentes sont fortes, du côté tant des personnes âgées et de leurs familles que des professionnels, notamment le personnel des Ehpad, dont le dévouement ne suffit parfois plus. Tous se débattent au quotidien, dans des situations inextricables causées par le manque de moyens, de personnel et souvent de temps.

Au travers du texte que nous examinons aujourd’hui, il nous est proposé comme solution que les Ehpad se regroupent pour mieux s’en sortir, mais, dans certains territoires, cela fait déjà plus de cinq ans que ces établissements ont fusionné et cela n’a absolument rien résolu ! Les budgets sont toujours en déficit et les services sont sans cesse réorganisés, avec des diminutions d’effectifs.

Certes, le Gouvernement a revalorisé ces professionnels – points d’indice supplémentaires, prime de pouvoir d’achat, passage des aides-soignants en catégorie B –, mais sans donner aux établissements les moyens financiers adéquats. Or les charges de personnel représentent près de 80 % des dépenses, qui sont accentuées par le fort absentéisme, puisque les établissements, qui sont leur propre assureur chômage, doivent à la fois rémunérer l’agent absent et son remplaçant, sans parler du recours à l’intérim.

Le chantier n’est pas simple et loin de moi l’idée de me lancer dans un discours du « Y a qu’à, faut qu’on ». Reste qu’une chose est sûre : il faut remettre la personne au centre des dispositifs d’aide en développant et en renforçant l’aide à domicile et l’habitat inclusif.

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