Ne noircissons donc pas l’engouement pour les jeux vidéo, mais ne soyons pas non plus aveugles aux risques qu’ils comportent. En effet, si la plupart des usagers continuent de faire la différence entre monde réel et monde virtuel, tous ne la font pas, et certains se livrent dans la vraie vie aux actes commis impunément et sans dommage dans l’imaginaire des jeux.
Comme pour toute addiction, il faut, pour devenir dépendant aux jeux vidéo, un terrain et la rencontre avec un produit ou un comportement qui prendra progressivement le contrôle.
L’addiction aux jeux vidéo n’est pas plus dangereuse qu’une autre forme d’addiction. Elle ne l’est pas moins non plus, et elle inquiète avec raison des parents qui craignent d’avoir introduit dans leur foyer, avec les nouvelles technologies, un danger supplémentaire pour leurs enfants.
Il faut pouvoir répondre scientifiquement à cette angoisse et le faire de manière facilement accessible. Un numéro d’appel national permettant aux parents de faire part de leurs inquiétudes et d’obtenir les premiers éléments de réponse serait particulièrement utile. Madame la ministre, face à ce nouveau problème, qu’envisagez-vous de faire ?
Enfin, le troisième point est technique, mais d’importance, car il est la cause du flou relatif dans lequel se déroulent nos débats. En effet, faute d’études épidémiologiques d’ensemble, nous ne connaissons pas le nombre exact de personnes touchées par les addictions en France, contrairement à nos voisins britanniques, par exemple, qui effectuent un suivi régulier et systématique du phénomène addictif au sein de la population.
Nous avons besoin d’un outil synthétique scientifiquement rigoureux et susceptible de guider notre action. La question du financement de la recherche liée à l’élaboration de cet outil n’est pas simple, je le sais. De même, il n’est pas aisé de financer des études partielles, ce qui entraîne des choix pouvant paraître paradoxaux : j’en veux pour illustration le fait, surprenant, que le financement d’études sur l’addiction soit assuré par La Française des Jeux et le PMU !