Monsieur le président, monsieur le président de la commission, mesdames, messieurs les sénateurs, un mois après avoir débattu de façon intense devant trois commissions de l'Assemblée nationale, je suis particulièrement honoré de vous présenter la manière dont je me suis investi sur le sujet-clé de la continuité du service public depuis mon arrivée au Gouvernement, et de vous décrire les perspectives d'évolution qui s'offrent à nous dans les semaines à venir.
Ma démarche remonte à dix-huit mois. Au cours de cette période, mon engagement en faveur du dialogue social et de la prévention des conflits, de la prévisibilité, de la continuité du service public a été total. Il s'est exercé en liaison avec les entreprises, les partenaires sociaux, les autorités organisatrices, les représentants d'usagers et, bien évidemment, les parlementaires, dont la contribution a été essentielle pour progresser sur le sujet. Je pense, en particulier, aux différents rapports élaborés par le Sénat, notamment par la commission des affaires sociales, à leur modération de ton et à leur grande qualité. Ces contributions ont constitué autant de réflexions précieuses et de sources d'avancées.
Monsieur le président de la commission, vous l'avez parfaitement énoncé : il y avait véritablement urgence à agir sur ce sujet, qui, en l'état actuel des choses, constitue un archaïsme de la société française. Il représente, pour nous tous, un échec social : il n'est que de constater les difficultés, les raidissements de notre société en cas de différends ; ceux-ci se traduisent brutalement, presque nécessairement, parfois même préventivement, par un conflit, alors même que l'on n'a pas encore discuté du fond du problème.
C'est donc un échec social collectif, un échec juridique, un échec souvent économique, et surtout un échec pour le service public des transports, auquel nous sommes tous très attachés.