Intervention de Henri de Raincourt

Réunion du 16 janvier 2009 à 15h00
Communication audiovisuelle — Vote sur l'ensemble

Photo de Henri de RaincourtHenri de Raincourt :

Voilà bientôt deux semaines que nous discutons dans cet hémicycle du projet de loi relatif à la communication audiovisuelle et au nouveau service public de la télévision.

Cette discussion s’inscrit dans le prolongement du travail constant de la commission des affaires culturelles sur les questions de l’audiovisuel, sous la présidence de M. Legendre, avec Mme Morin-Desailly et M. Thiollière, et, auparavant, sous l’impulsion de MM. Valade et de Broissia, à qui il a souvent été fait référence au cours de ce débat.

La commission des affaires culturelles, compte tenu de l’acquis accumulé depuis des années, était parfaitement préparée à animer ce débat, et elle l’a d’ailleurs démontré avec éclat.

Je remercie donc chaleureusement tous les membres de cette commission, en particulier son président et ses rapporteurs, ainsi que M. Bruno Retailleau, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques.

Mes remerciements s’adressent aussi à vous, madame le ministre. Participer très activement, comme vous l’avez fait, à un débat de cette densité, de cette ampleur est une tâche très exigeante. Je tiens à saluer votre pugnacité et votre esprit d’ouverture, qui vous honore. Notre groupe y a été très sensible.

La parole des uns et des autres a été respectée. Chacun a pu développer ses idées, son point de vue.

Je regrette néanmoins le caractère excessif, voire déplacé, de certains propos. Développer durant des jours et des jours un projet politique qui se nourrit d’un antisarkozysme primaire est la preuve d’arguments un peu justes ! Lancer en permanence des attaques, parfois dures – c’est la vie – mais parfois aussi presque désobligeantes à l’égard du Président de la République relève d’une dérive de la démocratie à laquelle nous refusons de participer, quel que soit le Président de la République.

Ce texte est porteur d’un grand projet culturel qui a été initié voilà un an par le Président de la République.

Ce projet comporte de réelles ambitions, mais il pose aussi de vraies questions. Dans un paysage audiovisuel qui évolue à très vive allure, quel service public voulons-nous ? Quelles valeurs souhaitons-nous que la télévision publique transmette ? Quelle identité entendons-nous lui donner ? Quelle place voulons-nous que le service public de la télévision consacre à la création, à la culture, à l’information, à la transmission des savoirs ?

Comme ce débat l’a amplement démontré, nous avons l’ambition de permettre à notre service public, qui se singularise du reste du paysage audiovisuel, de se concentrer sur ses missions : informer, cultiver, divertir, permettre des moments d’échanges et de rassemblement dans chaque foyer.

Trois questions phares ont jalonné nos journées et nos nuits.

Premièrement, comment recentrer la télévision publique sur sa vocation ? Nous considérons, quant à nous, que la libérer des contraintes qu’impose la course à l’audimat y contribuera.

Deuxièmement, comment assurer à la télévision publique un financement pérenne qui lui permettra de remplir efficacement ses missions ? L’engagement d’assurer ce financement est inscrit dans le projet de loi et dans la loi de finances ; ce ne sont pas des propos en l’air. Le Sénat a adopté un certain nombre de mesures : l’augmentation de la redevance et l’instauration de deux nouvelles taxes, l’une sur la publicité, l’autre sur les fournisseurs d’accès à internet.

Comment pourrions-nous imaginer que l’une des ambitions de ce texte, comme je l’ai entendu, serait d’assécher financièrement petit à petit le service public de l’audiovisuel pour le brader ensuite à quelques personnalités du monde de l’économie ?

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