Je vous saurais gré, madame, de bien vouloir me laisser parler.
La vérité est là, même si elle est douloureuse pour nous tous : les jeunes mettent huit à onze ans pour obtenir un emploi stable et ce qui va avec : le logement, l'accès au crédit, bref, l'installation dans la vie.
Il en résulte un phénomène inquiétant de précarité systématique, très mal vécu par les jeunes et qui explique, pour une part, les réactions violentes que nous venons de connaître dans nos banlieues.
Au delà de ces chiffres, la réalité, nous la vivons sur le terrain, dans nos responsabilités locales. Combien de fois, en tant que maire, j'ai vu les curriculum vitae de ces jeunes, décrivant sur deux pages une seule année de travail, tant s'enchaînent stages, CDD, intérim, remplacements et périodes de chômage non indemnisées.