Intervention de Robert Laufoaulu

Réunion du 8 décembre 2004 à 15h00
Loi de finances pour 2005 — Outre-mer

Photo de Robert LaufoauluRobert Laufoaulu :

... dans un contexte budgétaire qui est encore et toujours difficile. Ainsi, des efforts importants ont été consentis par le Gouvernement pour favoriser le développement des collectivités ultramarines en général, et des îles Wallis-et-Futuna en particulier.

Ma première préoccupation, en tant qu'élu, concerne la jeunesse, qui est l'avenir de notre territoire. Le ministère de l'outre-mer s'est engagé dans une politique volontariste en faveur de la formation professionnelle, et c'est un élément très positif.

L'opération « 40 cadres » a désormais atteint sa vitesse de croisière ; le premier comité de suivi s'est tenu la semaine dernière à Wallis pour prendre en compte la situation de neuf personnes, dont l'une est rentrée sur le territoire et travaille maintenant dans le délicat domaine de la santé animale.

Le dispositif porte donc déjà ses fruits, et nous souhaitons pouvoir l'utiliser pour répondre aux nombreux besoins recensés pour le développement du territoire, parmi lesquels les besoins urgents exprimés par l'agence de santé, notamment pour ce qui concerne la formation de sages-femmes. En effet, pour exercer cette profession, les étudiants doivent, préalablement à la spécialisation, suivre une première année de médecine. Pourriez-vous, madame la ministre, nous aider à trouver des partenariats avec des établissements universitaires afin que ces jeunes puissent suivre le cursus des sages-femmes ainsi que celui des infirmiers d'Etat ?

Madame la ministre, je tiens également à vous remercier de la convention qui vient d'être signée et qui permet le détachement sur le territoire de Wallis-et-Futuna d'un cadre de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes, l'AFPA, qui est chargé de la mise en place à Wallis du centre de formation professionnelle pour adultes et de la préparation des candidats stagiaires à l'AFPA et à l'Agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer, l'ANT. Je tiens d'ailleurs à souligner l'action efficace et déterminée de cette dernière agence, qui relève de la tutelle de votre ministère. Elle assure l'accueil, la formation et le suivi en métropole de nombreux jeunes Wallisiens et Futuniens qui ont quitté le système scolaire sans qualification.

En ce qui concerne les bourses d'études accordées par le ministère de l'outre-mer aux jeunes bacheliers désirant poursuivre des études supérieures et qui sont pour cela obligés de quitter le territoire de Wallis-et-Futuna, leur nombre est en nette augmentation : il est de quarante-six depuis la rentrée de septembre de 2004. Soyez-en remerciée, madame la ministre, mais permettez-moi d'exprimer une inquiétude quant à la pérennisation de ce système. La réforme étant « dans les tubes », qu'en sera-t-il lorsque ces bourses seront transférées au ministère de l'éducation nationale ? Pouvez-vous me rassurer sur cette question, madame la ministre ?

Hier soir, lors de l'examen du projet de budget de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, M. François Fillon m'a répondu qu'il engagerait rapidement une réflexion approfondie sur l'enseignement à Wallis-et-Futuna. Madame la ministre, je tiens à vous dire que nous comptons beaucoup sur l'assistance de vos collaborateurs, que je sais très attentifs à nos problèmes, pour que cette négociation aboutisse aux meilleurs résultats possibles pour la jeunesse de la collectivité.

Par ailleurs, je profite de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour revenir sur deux dispositions qui ont été adoptées lors de l'examen du projet de loi de programme pour l'outre-mer.

Tout d'abord, à l'instar de ce qui avait été prévu initialement pour Mayotte, une prime à la création d'emploi a été instituée à Wallis-et-Futuna. Cette disposition, que j'avais proposée ici même en première lecture et qui a été adoptée par l'Assemblée nationale, entraîne un coût minime pour l'Etat. Toutefois, le montant de la prime a été fixé à un niveau très bas. En réponse à mon collègue député M. Victor Brial, vous avez estimé souhaitable, madame la ministre, de procéder à une première évaluation de la mesure avant d'envisager une modification des taux. Qui la fera, et quand ?

L'article 18 de la loi de programme pour l'outre-mer a également prévu la mise en place d'un dispositif à destination des élèves en grande difficulté scolaire. L'article 55 du projet de loi de programmation pour la cohésion sociale, que nous avons tout récemment examiné, permet d'avoir recours à des groupements d'intérêt public pour la création d'équipes de réussite éducative destinées à apporter un soutien éducatif, culturel, social et sanitaire aux élèves des premier et second degrés de l'enseignement. Il est précisé que ces groupements pourront être mis en place à Wallis-et-Futuna. Madame la ministre, comment cette disposition s'articule-t-elle avec l'article 18 de la loi de programme ? Pensez-vous vraiment que la formule juridique du groupement d'intérêt public puisse être appliquée, à Wallis-et-Futuna, à la réussite éducative ?

Dans un tout autre domaine, je tiens à souligner - et je vous en remercie - la grande avancée réalisée dans le domaine de la continuité territoriale avec la métropole, grâce au passeport mobilité, ainsi que les efforts qui sont consentis dans ce projet de budget en faveur de l'agence de santé, dont le budget passe à 16 millions d'euros en 2005, ou de la desserte aérienne entre Wallis et Futuna.

Sur ce dernier point, je tiens cependant à souligner les grandes perturbations entraînées par les pannes fréquentes du Twin-Otter qui assure la liaison entre les deux îles, pannes qui confinent Futuna dans un isolement total pendant parfois plusieurs jours.

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