Intervention de Philippe Marini

Réunion du 21 janvier 2009 à 15h00
Loi de finances rectificative pour 2009 — Discussion de deux projets de loi le second étant déclaré d'urgence

Photo de Philippe MariniPhilippe Marini, rapporteur général :

Souhaitons ne pas avoir à subir cette crise monétaire plus tard, le cas échéant par la faute de quelques autres…

Un examen des conditions d’emprunt des pays de la zone euro montre que les écarts se creusent. Or ces écarts traduisent l’appréciation des marchés non seulement sur les finances publiques, mais aussi et surtout sur la soutenabilité des modèles économiques nationaux.

De ce point de vue, l’Allemagne est bien entendu la mieux placée.

Selon l’indice synthétique établi par l’Agence France Trésor, à la date du 19 janvier 2009, la France paie ses emprunts d’État 25 à 26 points de base plus cher que l’Allemagne, et l’Espagne paie 115 points de base plus cher, toujours par rapport à l’Allemagne.

Arrêtons-nous quelques instants sur ces données. La situation instantanée des finances publiques de l’Espagne est encore bien meilleure que celle de la France. Le taux d’emprunt sur le produit intérieur brut est de l’ordre de 45 %, soit une différence de 20 points en notre défaveur. Par ailleurs, ses finances publiques ont été équilibrées, voire en excédent pendant plusieurs années.

Pourtant, les marchés considèrent, sans doute à juste titre, que le modèle économique espagnol est beaucoup plus menacé et beaucoup moins soutenable que le modèle économique français, malgré toutes nos faiblesses et en dépit de nos difficultés à réduire, autant qu’il le faudrait, la dépense publique et les déficits.

En fait, et j’insiste sur ce point, il s’agit d’une appréciation globale. Toutes les structures économiques, financières et industrielles de l’Espagne dépendent de l’immobilier, du bâtiment, des travaux publics, ce qui constitue un facteur de fragilité dont les marchés tiennent compte.

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