Ayant pour rôle de faire sortir des projets, il assume une responsabilité particulièrement éminente et nécessairement fort sympathique aux yeux des gestionnaires de collectivités locales que nous sommes. C’est effectivement un ministre qui pourra sans doute concrétiser nombre de nos espoirs, d’autant que les programmes et la mission sont identifiés, ce qui nous permettra de suivre régulièrement l’évolution de la situation et de mesurer l’efficacité du dispositif que nous aurons voté.
De mon point de vue, mes chers collègues, les textes qui nous sont soumis sont les meilleurs possibles dans la situation actuelle. Cela étant, ils ne sont pas la session de rattrapage des débats passés.
J’entends par là que la loi de finances rectificative de janvier 2009 n’est pas la suite de la loi de finances rectificative de décembre 2008. Il est tout à fait inutile de rouvrir les débats passés. C’est d’ailleurs pourquoi la commission des finances a fait preuve d’une sévérité particulière à l’égard d’amendements dont la seule vocation ou le seul effet seraient de nous ramener aux discussions budgétaires de l’automne : l’automne est mort et 2010 est encore loin !
Certains parlent, en effet, de « visibilité pour 2010 ». Je leur donne rendez-vous à l’examen du projet de loi de finances pour 2010. Sachons vivre jusque-là, résister à la crise, faire face, tracer un chemin, de préférence meilleur que celui qui est emprunté par bon nombre d’États voisins et partenaires, et nous verrons bien ! Nous sommes obligés de raisonner ainsi.
Je souscris à la fort limpide analyse des résultats de l’exercice 2008 et des incertitudes de l’année 2009 faite par le ministre Éric Woerth. Nous devons accepter et assumer ces incertitudes.
Il n’en serait pas moins coupable, pour autant, de laisser filer la dépense de fonctionnement, de compromettre les restructurations nécessaires qui nous permettront, lorsque la crise sera terminée et que nous atteindrons le point de retournement du cycle économique, de jouir de la meilleure compétitivité possible. Là réside toute la difficulté de l’exercice : il faut accélérer la bonne dépense, mais aussi savoir contrôler celle qui nuirait finalement à notre compétitivité.
C’est ce rôle de pilotage que, forts d’une vision d’ensemble et dans le respect des objectifs et orientations fixés par le Président de la République, vous allez, madame, messieurs les ministres, exercer ensemble, en jouant de l’accélérateur et du frein, tous leviers inséparables de l’action gouvernementale.
Avec ce premier exercice financier de l’année 2009 qu’est le projet de loi de finances rectificative, nous voilà donc appelés, mes chers collègues, au sens des responsabilités, que ce soit dans l’exercice de nos fonctions de gestionnaires locaux, pour jouer le jeu de la relance, ou en tant que législateurs nationaux. Quelles que soient nos opinions sur les causes de la crise, les circonstances et l’avenir, nous visons, solidairement et conjointement, un objectif commun : la réussite de ce plan de relance, la résistance de notre pays à la crise et la préparation de l’avenir !