Deux minutes ne suffiront pas à rendre justice à une question aussi fondamentale.
D’abord, l’une des raisons pour lesquelles la France est revenue pleinement dans l’OTAN était d’éviter que l’argument de sa non-participation à l’Alliance ne soit en permanence utilisé par tous ceux qui ne voulaient pas avancer sur la voie de la défense européenne, c’est-à-dire dépenser davantage et s’organiser mieux.
De ce point de vue, l’honnêteté m’oblige à vous le dire, la démonstration est faite que si l’Europe de la défense n’avance pas, ce n’est pas à cause de la France et de son lien avec l’OTAN, c’est parce qu’il n’y a pas la volonté politique chez un certain nombre d’États européens de dépenser ne serait-ce qu’un peu d’argent dans ce domaine.
Par conséquent, l’écart continue malheureusement de se creuser entre les États-Unis et une Europe où 40 % des dépenses militaires sont désormais engagées par la France et la Grande-Bretagne, sans parler du fait que, en matière de recherche et développement, presque 90 % des dépenses sont d’origine française ou britannique.