Cela vous choque, mais moi, il y a bien d’autres choses qui me choquent.
Ces gabegies, dont les conséquences seront supportées par tous nos concitoyens, remettent en cause, à terme, un modèle de société solidaire et protecteur que vous jugez dépassé et auquel vous rêvez de mettre fin.
Au total, la CADES devra reprendre 130 milliards d’euros de dettes supplémentaires d’ici à 2018, qui s’ajoutent aux 87 milliards d’euros de dette restant à amortir.
Ce transfert est le plus important depuis la création de la CADES. Il faut dire que les déficits, sous votre administration, ont battu tous les records.
Comme vous refusez de faire des réformes à la hauteur des enjeux, il ne vous reste plus qu’à hypothéquer l’avenir des jeunes générations, ainsi que M. Lardeux vient de le rappeler. Vous les délestez, dans le même temps, de l’épargne de prévoyance qu’avait constituée Lionel Jospin pour faire face à la bosse démographique du départ à la retraite des générations du baby-boom, en 2020.
Le Fonds de réserve pour les retraites, outre son rôle financier, était porteur d’un symbole fort, celui d’un gouvernement qui se souciait de l’avenir de sa jeunesse, d’un gouvernement pour qui la jeunesse compte, au sens propre comme au sens figuré.
En allongeant de quatre ans la durée de vie de la CADES, c’est le message inverse que vous adressez aux jeunes. Alors que penser l’avenir est la raison d’être de notre engagement politique, vous avez choisi pour devise : « Après moi le déluge ! » Avec l’article 9, cette devise devient une feuille de route.
Nous avons quant à nous une autre idée de ce que nous devons non seulement à nos enfants, c’est-à-dire aux adultes de demain, mais aussi aux adultes d’aujourd’hui. Voilà pourquoi le groupe socialiste ne votera pas cet article.