On aurait pu au moins utiliser les deux langues de l'olympisme : le français et l'anglais.
Il est également très important de voir quelle est la politique linguistique de nos grandes entreprises, car pourquoi apprendre le français quand on est un étudiant étranger, si cela ne vous donne pas un avantage significatif pour trouver un emploi, un travail, par exemple, dans les entreprises françaises ou francophones ?
J'avoue que certains signes me surprennent. Un grand constructeur automobile français a fait, dans ses usines en Slovaquie, un effort significatif qu'il faut saluer. Cela a d'ailleurs entraîné un afflux de candidats à l'apprentissage de la langue française dans ce pays.
Mais un autre grand constructeur emblématique français, très présent en Roumanie, pays particulièrement francophone, annonce la sortie de « Logan by Renault ». Je ne suis pas certain que ce « by » fasse vendre beaucoup plus de voitures, mais il est en tout cas un peu surprenant.
Dans le même ordre d'idées, le comportement de certains hauts fonctionnaires dans les institutions internationales, européennes en particulier, nous a surpris, cette année encore
Ainsi, au Conseil de l'Europe, dont les deux langues officielles sont le français et l'anglais et où une traduction simultanée en cinq langues est assurée, voulant rendre compte, il est vrai, de la politique de la Banque centrale européenne, certains, qui avaient donc toute latitude de s'exprimer en français, ont cru devoir le faire en anglais, jusqu'à ce que les parlementaires français présents, surpris, puis indignés, quittent la séance.
Enfin, et ce point est également symptomatique, alors que nous réfléchissons sur la réforme de l'école - nous l'évoquions hier encore avec le ministre de l'éducation - et sur les moyens d'améliorer les performances linguistiques des étudiants, notamment pour que les jeunes français apprennent deux langues étrangères, le rapport de la commission du débat national sur l'avenir de l'école semble préconiser que l'anglais soit la première langue étrangère obligatoire dès l'école primaire ! Pourquoi ?
Or nous sommes actuellement engagés dans un grand combat politique, au sens le plus noble du terme, pour faire reconnaître dans le monde entier la nécessité de respecter la diversité culturelle, laquelle passe bien évidemment par la diversité linguistique. La France ne pourra gagner le combat qu'elle mène à l'UNESCO, un combat capital pour parvenir à endiguer les conséquences de la mondialisation économique dans le domaine culturel, que si elle se montre elle-même exemplaire à l'intérieur de ses propres frontières !
Force est de le constater, mes chers collègues, si notre gouvernement, si nos pouvoirs publics font en ce sens un effort financier incontestable, l'opinion publique est néanmoins traversée d'incompréhensions ou d'incertitudes. Lors du sommet de la francophonie, qui vient de se tenir à Ouagadougou, la France a pu rassembler autour de ce thème. Néanmoins, la volonté politique doit, plus que jamais, continuer à s'affirmer quand il est question de francophonie.
Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, j'indique que, compte tenu de l'effort financier qui est maintenu à bonne hauteur, la commission des affaires culturelles du Sénat recommande l'adoption des crédits affectés à la francophonie.