Intervention de Serge Vinçon

Réunion du 8 décembre 2004 à 15h00
Loi de finances pour 2005 — Affaires étrangères

Photo de Serge VinçonSerge Vinçon, président de la commission des affaires étrangères :

...entre, d'un côté, un terrorisme aux méthodes épouvantables et une guérilla insaisissable et, de l'autre, les effets d'une action militaire américaine massive ? Et qui n'appréhende pas, pour la période qui suivra les élections de janvier prochain, ce que risque de donner une logique de recomposition politique fondée sur le communautarisme, ethnique ou religieux ?

Cette logique risque bien de mettre aux prises les trois principales communautés du pays, voire de conduire à une partition de l'Irak, comme le redoutait récemment un analyste entendu par notre commission. Les propositions que vous aviez formulées au nom de la France, monsieur le ministre, pour conjurer ces dangers, seront-elles réellement prises en compte ?

Deuxième chantier : l'ONU.

Gravement marginalisée lors du déclenchement de la guerre, on attend pourtant aujourd'hui de l'Organisation des Nations unies qu'elle soit toujours disponible et influente pour maintenir la paix. Cela vaut pour l'Irak, mais aussi pour le Kosovo, l'Afghanistan et pour tant de points de crise, en Afrique et ailleurs... Le secrétaire général, conscient de cette difficulté, a décidé de lancer une réforme importante de l'Organisation. Un comité des sages, au sein duquel notre collègue Robert Badinter a travaillé, vient de remettre à Kofi Annan d'ambitieuses propositions, qui, en 2005, l'année du soixantième anniversaire de la Charte, feront l'objet de négociations délicates, jusqu'au sommet des chefs d'Etat de septembre.

Mais une véritable réforme visant à restaurer la crédibilité de l'ONU, sa légitimité et son efficacité, n'aura de sens que si les Etats-Unis y apportent leur concours actif et loyal. Il faut y croire, même si les actuelles offensives menées ici et là contre l'Organisation et son secrétaire général peuvent nous inquiéter.

Qu'il me soit permis, sur ce point, de souligner la qualité du travail réalisé par les diplomates de notre représentation permanente à New York. Pour avoir participé, voilà un mois, avec certains de mes collègues, à la 59e session de l'Assemblée générale, nous pouvons témoigner que la parole de la France y est attendue, entendue, et son influence, réelle.

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