Troisième chantier : les relations entre les deux rives de l'Atlantique; entre la France et l'Europe, d'un côté, entre l'Europe et les Etats-Unis, de l'autre.
Il y a d'abord l'alliance, c'est-à-dire la coopération naturelle entre démocraties inspirées des mêmes valeurs politiques. Cette coopération est indispensable à la solution des crises majeures que sont le conflit du Proche-Orient, la prolifération nucléaire ou, encore et toujours, l'Irak. La visite en Europe du président des Etats-Unis, prévue pour le début de l'année prochaine, s'inscrira, espérons-le, dans cette démarche de reconstruction des ponts entre l'Amérique et l'Europe.
Il y a ensuite l'Alliance, avec un A majuscule cette fois : au sein de l'OTAN, les arrière-pensées et les suspicions réciproques ne manquent pas. Les différends sont fréquents entre certains pays européens, dont la France, et les Etats-Unis, sur le rôle politique de l'OTAN, sur la nature profonde de ses relations avec l'Union européenne, sur sa légitimité ou non à intervenir sur tous les sujets et dans toutes les zones de crise.
Monsieur le ministre, vous participerez demain à une réunion de l'OTAN. Pourrez-vous nous donner la teneur du message que vous y délivrerez au nom de la France ?
La commission des affaires étrangères travaillera l'année prochaine sur cette question des relations à reconstruire entre l'Europe et les Etats-Unis. C'est de leurs nouvelles orientations que dépendra notre capacité conjointe à mettre à profit, par exemple, la transition politique qui se joue en Palestine pour avancer vers la paix ; à conjurer les tensions ethniques toujours à l'oeuvre dans les Balkans, en particulier au Kosovo, à l'heure où se préparent les négociations sur le statut final de la province ; mais aussi à enrayer le cycle des crises qui traversent l'Afrique et où, parfois, notre pays - je pense à la Côte d'Ivoire -, en dépit de l'appui politique d'une communauté internationale unanime, se retrouve finalement bien seul.
Voilà trois chantiers d'importance - mais il en est bien d'autres - sur lesquels je ne doute pas, monsieur le ministre, que notre diplomatie saura prendre des initiatives, contribuer à la cohérence et la réactivité d'une diplomatie européenne, qui s'affirme et se renforce sur des sujets comme le conflit israélo-palestinien ou, tout récemment encore, l'Ukraine.
C'est pour vous donner les moyens d'agir que nous voterons les crédits de votre ministère pour 2005.