Monsieur le ministre des affaires étrangères, je suis certain que je ne vous étonnerai pas en vous indiquant que je souhaite consacrer le temps qui m'est imparti à l'évocation de la question de l'enseignement français à l'étranger. Il y a plusieurs raisons à cela, la moindre n'étant pas que vous étiez vous-même, voilà peu, père d'élèves français à l'étranger et que vous avez porté à ce dossier une attention particulière, vous intéressant personnellement à la mission que m'avait confiée le Premier ministre sur la diversification des moyens de financement de notre réseau d'écoles à l'étranger.
Le 3 novembre dernier, quelque deux semaines après la remise du rapport de la mission au Premier ministre, monsieur le ministre délégué à la coopération et au développement, vous avez vous-même annoncé - et il faut vous en féliciter -, dans une communication en conseil des ministres, des premières mesures et un plan d'action pour les années 2005 à 2007, l'ensemble se situant clairement dans la ligne des orientations de la mission.
Ainsi, grâce au soutien sans réserve du Premier ministre, à l'action de votre département ministériel ainsi qu'au volontarisme de la direction de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, un mouvement vertueux s'amorce en faveur de cette dernière, mouvement renforcé par un esprit nouveau et quelques facilités venues des services du ministère du budget.
Nous attendons maintenant qu'à son tour le ministère de l'éducation nationale apporte son indispensable contribution à cette dynamique, car l'enseignement français à l'étranger a besoin de lui. En effet, vous le savez, l'élan nécessaire à la mise en oeuvre de notre projet passe par des partenariats qui nécessitent l'implication active de tous les acteurs.
Je voudrais donc vous interroger, monsieur le ministre, sur l'état de vos contacts à ce sujet avec votre collègue ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de l'enseignement supérieur, ainsi que sur quelques autres points qui conditionnent les progrès qui restent à accomplir.
Des concertations sont-elles engagées au meilleur niveau afin d'organiser les conditions d'une coopération plus affirmée avec le ministère de l'éducation nationale ? Est-il envisagé, en particulier, de proposer à ce ministère de désigner un vice-président qui siégerait au côté du président de l'AEFE, aujourd'hui le directeur de la DGCID ?
A-t-on engagé une réflexion concernant la création auprès de la direction de l'AEFE d'un comité d'orientation où siégeraient des représentants de l'ensemble des partenaires actuels et potentiels de l'Agence ?
Prévoit-on la mise en place d'un « plan-école » à moyen terme dans chaque pays concerné ?
Comment envisage-t-on de mieux sensibiliser encore nos chefs de poste, ambassadeurs et consuls généraux à leur rôle essentiel et à leur responsabilité dans la modernisation et le développement de nos écoles à l'étranger ? Leur donnera-t-on la consigne précise d'explorer systématiquement les possibilités d'obtenir, sous une forme ou sous une autre, la participation des pays hôtes au financement de nos écoles ?
L'Europe et le partenariat franco-allemand représentent une piste qu'il faut privilégier. Des initiatives concrètes sont-elles envisagées ? Alors que nous avons là, enfin, l'occasion de « faire de l'Europe concrète », pourquoi ne pas avoir encore donné suite à la proposition de la Commission de créer, à ses frais, des sections spécialisées dans nos lycées, lesquels obtiendraient le statut d'« école européenne associée », dans des villes telles Lisbonne, Helsinki ou Stockholm, où sont ouvertes de nouvelles agences européennes ?