L'ordre du jour appelle la discussion de la question orale avec débat n° 18 de M. André Dulait à M. le ministre des affaires étrangères.
Cette question est ainsi libellée :
M. André Dulait appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les modes de gestion des crises africaines.
L'ampleur des désastres humanitaires et la déstabilisation régionale que suscitent les crises africaines actuelles, qu'il s'agisse de la Côte d'Ivoire, du Darfour ou du Congo, nécessitent une implication extérieure qui soit à la fois légitime et efficace.
La France prend une part active dans la gestion de ces crises en privilégiant l'intervention de l'Organisation des Nations unies et de l'Union africaine. Force est de constater que, sur le terrain des opérations, elle se retrouve souvent en première ligne, par défaut de volonté ou de capacité d'autres acteurs (UA, UE, ONU...). Elle ne peut se désintéresser du sort de l'Afrique et des Africains, mais elle est parfois desservie par sa tradition de présence sur le continent.
Devant ce constat, quels instruments privilégier ?
L'exemple de la FINUL renforcée peut-il être le prélude à une rénovation attendue des opérations de maintien de la paix des Nations unies en Afrique, qui pourrait entraîner l'engagement sous casques bleus de forces armées occidentales ?
Quelle coopération militaire devons-nous développer face aux besoins des organisations sous-régionales africaines ?
Quelle place et quel rôle doit avoir l'Union européenne, qui paraît bien absente sur le terrain politique, alors qu'elle occupe le premier rang des bailleurs internationaux ?
Quelles formes d'aide au développement la France doit-elle soutenir, l'impératif premier de la réduction de la pauvreté ne pouvant être mis en oeuvre que dans des conditions de sécurité minimale des populations, servies par des formes d'organisations politiques légitimes et reconnues comme telles ?
Mes chers collègues, avant de donner la parole à M. André Dulait, auteur de la question, je voudrais vous rappeler que ce débat constitue le premier effet de la réflexion que nous avons engagée au sein de la conférence des présidents sur l'amélioration de nos méthodes de travail.
Sur l'initiative du président Serge Vinçon, nous avons mis en place pour les conventions internationales, et sous réserve de l'accord unanime des groupes, une procédure simplifiée d'examen en séance publique, de manière à dégager, en contrepartie, du temps pour l'organisation chaque année de deux débats, l'un de politique étrangère, l'autre de défense.
Je vous rappelle que la commission des affaires étrangères avait porté son choix sur le rôle de la France dans la gestion des crises africaines dès le mois de mai.
Cette initiative est emblématique de notre volonté de développer la fonction de contrôle, ce qui suppose de parvenir à un meilleur équilibre entre travaux législatifs et débats de contrôle en séance plénière.
Je tiens à remercier Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, et Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, d'avoir répondu à notre demande et d'être venus en personne participer à ce premier débat.
La parole est à M. André Dulait, auteur de la question.