Intervention de Virginie Klès

Réunion du 26 octobre 2011 à 14h30
Sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé — Discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Virginie KlèsVirginie Klès :

… le marché du médicament doit par conséquent être organisé différemment de tout autre marché de produit de consommation courante, du début à la fin de la chaîne, y compris pendant la commercialisation.

Monsieur le ministre, vous avez raison de dire que les habitudes et les comportements doivent être profondément modifiés, ce qui nécessite un travail de fond. Cette modification exige également un positionnement différent des pouvoirs publics vis-à-vis de l’industrie pharmaceutiques, de la compétitivité de nos laboratoires pharmaceutiques, de la production, de la recherche et développement ; un positionnement différent, en tout cas, de celui qu’ils peuvent adopter à l’égard de toute autre entreprise, notamment en ce qui concerne la production et la consommation.

Je pense que nous devons passer, aujourd’hui, en France, d’une confiance immodérée en certains médicaments – et d’une peur déraisonnable de certains autres – à une défiance raisonnée vis-à-vis de tous les médicaments. Dans notre pays, on consomme trop de médicaments, sans doute ce constat doit-il servir de base à la politique que nous devons adopter dans le domaine du médicament.

Mon passage à l’AFSSA, sous les divers avatars qu’elle a connus, me fait douter, monsieur le ministre, de l’utilité réelle ou de l’efficacité réelle du changement de nom de cette agence, notamment en raison des coûts et des délais qui en résulteront avant qu’elle soit de nouveau efficace. Tel est mon avis : je reste dubitative, mais je n’en ferai pas pour autant un point de crispation.

En revanche, j’ai retenu de mon passage à l’AFSSA – j’ai du mal à l’appeler ANSES, puisqu’elle ne se nommait pas encore ainsi lorsque je l’ai quittée ! – que l’on dépense beaucoup de temps et de moyens à doser les résidus des médicaments présents dans les denrées alimentaires d’origine animale et ensuite réabsorbés par les humains. Parallèlement, nous consommons du médicament sous forme de pilules par boîtes entières : cherchez l’erreur ! Un effort considérable de communication doit sans doute être effectué en direction de tous nos concitoyens.

Depuis très longtemps, je suis migraineuse et je ne crois pas que cela soit prêt de changer. Monsieur le ministre, vous disiez tout à l’heure qu’il est parfois difficile de retirer du marché un médicament inefficace, parce que les consommateurs y sont habitués. Certes, c’est un cas de figure ; mais il en existe d’autres.

Quand j’étais petite, il n’y a pas si longtemps que cela – cela ne fait que trente ou quarante ans !

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