Intervention de Nicole Bricq

Réunion du 23 juin 2011 à 9h30
Loi de finances rectificative pour 2011 — Articles additionnels après l'article 13, amendement 114

Photo de Nicole BricqNicole Bricq :

Le Gouvernement a choisi de réformer la fiscalité en commençant par alléger l’ISF, ce qui est significatif. Or 10 000 personnes bénéficiaires du bouclier fiscal ne sont pas redevables de l’ISF. C’est la raison pour laquelle l’article 14 tend à plafonner la taxe foncière à 50 % du montant des revenus des contribuables, pour un coût estimé à 7 millions d’euros.

Ces deux amendements posent le problème de la justice fiscale pour les plus modestes, et ce à la suite d’un constat : l’injustice de la fiscalité locale, soulignée par le dernier rapport du Conseil des prélèvements obligatoires, ne fait que s’aggraver, et ce du point de vue tant de la taxe foncière que de la taxe d’habitation. Le Gouvernement a donc commencé par le mauvais bout dans la mesure où il s’oppose à une révision générale des bases des locaux d’habitation, sans laquelle on ne pourra pas rétablir une certaine justice fiscale.

Aucune révision des bases des locaux d’habitation n’est actuellement prévue. La seule révision entamée est celle des locaux commerciaux, et encore pour une période de test : rien ne dit que cette révision partielle arrivera à son terme prévu à la fin de l’année 2014, c'est-à-dire après les élections locales, du moins selon le calendrier actuel.

Nous refusons pour notre part d’abandonner les ménages modestes face à l’injustice fiscale. C’est pourquoi nous vous proposons, au travers de l’amendement n° 114, de procéder à une révision des valeurs locatives des locaux d’habitation.

Pour le cas où vous n’accepteriez pas cette révision générale que nous appelons de nos vœux, l’amendement n° 115 présente une solution alternative : la majoration de 10 % des plafonds ouvrant droit, pour les ménages, à un dégrèvement de la taxe d’habitation. Nos concitoyens les plus modestes pourraient ainsi bénéficier de ce dispositif qui s’applique déjà – et c’est très légitime – aux ménages les plus pauvres. Il s’agit de réduire immédiatement l’injustice de la taxe d’habitation, sans attendre une réforme d’ampleur de la fiscalité locale des ménages que le Gouvernement ne cesse de remettre au lendemain, ni même la réforme globale des prélèvements obligatoires que nous souhaitons.

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