Monsieur le président, messieurs les rapporteurs, mesdames, messieurs les sénateurs, j'ai l'honneur de vous présenter aujourd'hui le projet de loi relatif à la prévention de la délinquance. Avant de le soumettre à votre approbation, j'ai voulu observer et expérimenter. Pour cette raison, j'ai lancé, voilà trois ans, le plan pilote de prévention de la délinquance « 25 quartiers ». Il s'agissait d'expérimenter, sur le terrain, à travers toute la France, ce que pouvait être un travail de prévention, dans les domaines les plus divers.
Dès mon retour au ministère de l'intérieur en juin 2005, j'ai fait le bilan de ce plan, qui a permis de faire émerger des idées et, surtout, des méthodes nouvelles. Reprenant ce chantier que je considère comme essentiel, j'en propose cette fois-ci à la Haute Assemblée une tout autre dimension.
Mon objectif est le suivant : la prévention doit enfin bénéficier d'un cadre et d'une assise juridiques d'ensemble, qui n'existent pas aujourd'hui et qui permettront de généraliser des pratiques réussies à tel ou tel endroit du territoire, sans que l'on n'en ait jamais tiré des conclusions d'ensemble. J'ai voulu aussi que ce cadre juridique soit assez large pour embrasser la diversité des problèmes de la délinquance et proposer pour ces derniers des solutions concrètes.
Si j'ai tellement tenu à élaborer ce projet de loi relatif à la prévention de la délinquance, c'est parce que je suis persuadé que la sanction, même si elle est indispensable, ne suffit pas. La sécurité est une question de société qui dépasse le problème de la sanction, même si cette dernière reste bien évidemment un préalable.
Quelle a été notre démarche depuis 2002 ? Il s'agissait de faire en sorte que la sécurité devienne une priorité. Au lieu de faire preuve de naïveté vis-à-vis des délinquants, nous avons choisi de donner la priorité absolue aux victimes.
Entre 1997 et 2001, avec le même appareil statistique, qui n'est contesté par personne...