Doit-on continuer à travailler de cette manière ou faut-il changer ? Ne pas se poser la question, c'est être complice ! Se poser la question, ce n'est pas vouloir mettre en cause des tabous de notre société, c'est se demander à quoi sert que l'État, les départements et les communes dépensent tant d'argent si une mauvaise organisation permet à des enfants battus de passer au travers des mailles du filet protecteur de la société.
Il faut donc aller plus loin et essayer d'apporter des réponses adaptées. Le projet de loi que je vous présente aujourd'hui remet en cause un certain nombre de nos idées reçues. Devant vous, mesdames, messieurs les sénateurs, je souhaite évoquer extrêmement librement ce sujet.
De grands textes, qu'on dit fondateurs, ont vieilli. C'est un véritable problème que de devoir s'incliner avec respect devant des « cathédrales juridiques », en les considérant comme des fondements de notre société, et, dans le même temps, les trouver trop fragiles pour être adaptées.
Parmi ces textes se trouve l'ordonnance du 2 février 1945, sur laquelle M. le garde des sceaux et moi-même avons beaucoup travaillé.