... mais elle privilégie l'action éducative.
C'est, de notre point de vue, la seule démarche juste. Une société civilisée et riche comme la nôtre n'a pas le droit de renoncer à sa responsabilité éducative à l'égard de tous ses enfants.
Lorsqu'il s'agit de traiter la délinquance, nier la spécificité de la jeunesse, en particulier de l'adolescence, est un contresens. C'est, de fait, renoncer à prendre les moyens de combattre efficacement la délinquance. C'est aussi prendre le risque de stigmatiser un peu plus la jeunesse la plus fragile et de la conforter dans son sentiment d'incompréhension et de rejet.
J'ai participé il y a quelques jours, dans mon département des Yvelines, aux États généraux de l'adolescence. J'ai été frappée par le décalage entre la parole des jeunes et celle des adultes. Pour les pouvoirs publics, ne pas prendre la mesure de ce décalage est une faute ; or c'est bien la voie que vous empruntez !
Je prends trois exemples flagrants.
Tout d'abord, l'article 35 du projet de loi prévoit notamment d'étendre la mesure de composition pénale, sous réserve de quelques adaptations, aux mineurs dès l'âge de treize ans. Il s'agit d'une mesure symbolique de votre renoncement à l'éducatif. Même si la sentence peut avoir une vertu pédagogique, elle sera prononcée sans audience, sans débat contradictoire, sans dialogue pédagogique préalable.