Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, tout comme la société évolue au rythme soutenu des mutations technologiques, la délinquance, en particulier celle des mineurs, se transforme et nous amène à nous interroger une nouvelle fois sur les objectifs et les moyens de la prévention.
À cet égard, le texte dont nous débattons aujourd'hui, messieurs les ministres, est une occasion de « remettre l'ouvrage sur le métier »!
Plus jeune, plus violent, plus difficile à maîtriser par les moyens actuels : tel est le nouveau visage de la délinquance qui a perturbé nos quartiers ces derniers mois.
Cependant, si ces faits sont indéniables, la responsabilité n'en incombe pas à toute la jeunesse des quartiers mais seulement à quelques-uns. Gardons-nous donc de généraliser et veillons à ne pas faire endosser cette image à toute une population, rendant ainsi encore plus difficile son intégration dans la société.
Il est vrai que des professionnels de terrain présents dans ces quartiers sensibles rencontrent parfois des difficultés face à des jeunes de treize à dix-huit ans - voire de dix à treize ans ! - dont les comportements sont de plus en plus durs.
Cet état de fait reflète le malaise de nombre de parents que la précarité a conduits à l'incapacité de jouer pleinement leur rôle.
Cela doit susciter en nous tous la volonté de mettre en place un vrai débat sur la façon de traiter cette réalité et ce débat doit s'engager sur la nécessaire adaptation de nos outils d'action sociale, de prévention spécialisée et de traitement de la délinquance ; il nous faut toujours garder à l'esprit le souci d'un équilibre entre ces trois domaines.
En outre, n'oublions jamais qu'un mineur en danger doit être d'abord considéré comme tel avant d'être regardé comme source de danger !