En revanche, comme nous le savons tous, c'est de moyens supplémentaires que nous avons besoin. Si, aujourd'hui, les actions locales s'essoufflent, c'est largement parce qu'il n'y a plus les moyens suffisants pour agir dans la durée. Les crédits de prévention du ministère de la justice se sont réduits. Nombre d'associations oeuvrant dans le domaine de la prévention vivent dans une grande précarité, ne sachant, d'une année sur l'autre, si leur budget pourra être reconduit.
En ce sens, la proposition de notre collègue Jean-René Lecerf, rapporteur, visant à créer un fonds pour la prévention de la délinquance illustre bien cette question du financement, qui est aussi au coeur du problème.
Je me permets au passage de rappeler que de nombreuses actions portées par les actuels conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance, en matière de financement de l'action des délégués du procureur, des services d'aide aux victimes, de traitement des incivilités en temps réel, des activités d'intérêt général, sont aujourd'hui financées - tout comme les contrats urbains de cohésion sociale - sur des crédits de droit commun du ministère de la justice ou sur des crédits de la politique de la ville. Or, demain, tout cela va se transformer.
M. Sarkozy et vous-mêmes, messieurs les ministres, devrez à l'évidence être très actifs dans la préparation du prochain projet de loi de finances afin que soient donnés les moyens permettant à ces actions de prévention de la délinquance de soutenir efficacement les grandes orientations que vous proposez dans ce texte. Si certaines actions, à mon avis, ne relèvent pas du bon niveau, d'autres, pour lesquelles un certain nombre d'outils ont été mis en place, sont susceptibles d'améliorer effectivement la de prévention et de traitement de la délinquance ; les outils en question méritent donc d'être réactualisés.
En tout cas, les membres de mon groupe et moi-même souhaitons que la discussion de ce texte soit l'occasion d'une mise à plat du rôle de chacun, que soit trouvé un juste équilibre entre l'action sociale, la prévention et la sanction, par un traitement toujours humain des enfants, puisqu'il s'agit de mineurs âgés de dix à dix-huit ans.
J'ai des enfants de douze et quinze ans : je ne les considère pas comme des adultes ; ils ont encore beaucoup à apprendre. Vous tous ici qui êtes grands-parents ou parents ne devez jamais l'oublier !