Intervention de Nelly Olin

Réunion du 19 octobre 2004 à 10h00
Questions orales — Projet de rénovation du grand palais

Nelly Olin, ministre déléguée à la lutte contre la précarité et l'exclusion :

Madame la sénatrice, je vous prie d'excuser mon collègue François d'Aubert, actuellement en déplacement à Genève avec le Président de la République pour les cinquante ans du CERN, le Centre européen de recherche nucléaire.

Le palais de la Découverte, hébergé dans le Grand Palais, dépend en effet du ministère chargé de la recherche, les galeries nationales qui y sont aussi hébergées relevant du ministère de la culture et de la communication.

Comme vous l'avez indiqué, le Gouvernement a conçu un ambitieux programme de rénovation pour le Grand Palais dans son ensemble, dont les premiers résultats, malgré les travaux en cours, sont déjà visibles et même spectaculaires. Ces travaux ont été décidés parce que, tout comme vous, le Gouvernement estime primordial que ces espaces de culture, et de culture scientifique, accueillent dans les meilleures conditions le public qui s'y rend. Je me réjouis moi aussi, madame la sénatrice, que le personnel du palais de la Découverte soit attaché à ce lieu qui a permis à un grand nombre de générations de s'ouvrir à la science.

Ces travaux de rénovation sont loin d'être achevés, et un premier chiffrage de la tranche complémentaire fait ressortir un coût supérieur à 100 millions d'euros, hors prise en compte des frais d'aménagement intérieur.

Dans tous les cas de figure, l'importance des travaux de rénovation, s'agissant spécifiquement du palais de la Découverte, imposera une fermeture des salles pour une durée qui a été évaluée à deux années. Il s'agit de réaliser, pour le palais de la Découverte, des travaux similaires à ceux qui sont actuellement effectués dans la grande nef. Vous pouvez juger par vous-même de la nature des dispositifs mis en oeuvre à cette fin : ils sont incompatibles avec l'accès du public, sachant qu'il est impossible, pour des raisons de sécurité et d'opérabilité, de transférer le palais de la Découverte dans la grande nef.

M. François d'Aubert tient également à vous préciser que, dans le projet de rénovation du palais de la Découverte, sont prévus notamment le maintien des surfaces d'exposition, l'installation de nombreux ascenseurs pour permettre aux personnes handicapées d'accéder à toutes les surfaces d'exposition, la climatisation et le chauffage, dont les premiers bénéficiaires seront bien évidemment les employés. Quant à la hauteur sous plafond, elle dépasserait les 3, 5 mètres, ce qui n'est pas étouffant. De surcroît, la réalisation de ce programme permettrait de faire du palais de la Découverte un véritable lieu pour la science, à la pointe de la technologie et de la muséographie moderne.

Cela étant, il est exact, madame la sénatrice, qu'il a été envisagé de mettre en place un partenariat avec le privé pour exploiter une partie du bâtiment. Un appel d'offres avait été lancé en ce sens voilà maintenant dix-huit mois. Cet appel d'offres comprenait de nombreuses conditions restrictives d'usage, s'agissant notamment de la rotonde du palais d'Antin, qui demeurait le seul accès au palais de la Découverte et qui ne pouvait donc être rendue indisponible.

Aujourd'hui, les ministères intéressés réfléchissent de concert aux meilleures solutions envisageables pour le Grand Palais, ce qui veut dire qu'aucune décision n'est prise. Quand tel sera le cas, vous en serez parmi les premiers informés, avec les personnels des institutions concernées.

Je tiens, pour conclure, à vous faire part, madame la sénatrice, de deux observations complémentaires.

En premier lieu, voilà quelques années, la grande nef était utilisée assez régulièrement pour des expositions temporaires ou des manifestations, telles que la FIAC, la Foire internationale d'art contemporain, et ce contre rémunération, souvent assez symbolique. Le projet de concession ou de délégation envisagé n'est pas différent. Il aurait l'avantage de faire contribuer dans une plus large mesure le secteur privé à la mise en valeur de cet espace.

En second lieu, s'agissant de la délibération du conseil de Paris, je me réjouis que la Ville de Paris se préoccupe de la mise en valeur de ce patrimoine. Elle revendique en effet la propriété du sol. A ce titre, alors qu'elle avait un moment envisagé de le céder à l'Etat pour 1 million d'euros, elle souhaite désormais le lui vendre pour 10 millions d'euros. Peut-être un effort de la ville aiderait-il à résoudre la difficile équation budgétaire à laquelle le Grand Palais est aujourd'hui confronté.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion