Monsieur About, je vous remercie d'avoir pris la décision de retirer l'amendement n° 330. J'ai bien entendu vos propos et nous sommes, sur ce point, parfaitement en phase.
En effet, il n'est pas envisageable, dans un projet de loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, que les modalités de comptage des personnes handicapées dans l'entreprise se poursuivent autrement que selon le principe dit « un égale un ».
En revanche, il faut évidemment encourager les entreprises qui font le choix difficile d'embaucher des personnes lourdement handicapées. Aussi doivent-elles voir le montant de leur contribution à l'AGEFIPH modulé.
C'est la raison pour laquelle j'ai mis en place un groupe de travail qui permet à la fois aux associations et aux entreprises de se concerter sur ce sujet, afin d'élaborer un dispositif favorable.
Pour ce qui concerne l'amendement n° 205 rectifié, le Gouvernement y est défavorable. La loi de 1987 pose le principe de solidarité de toutes les entreprises vis-à-vis des personnes handicapées. En outre, elle prévoit diverses modalités de réalisation de l'obligation d'emploi. Par ailleurs, 13 000 travailleurs handicapés occupent dans les entreprises des emplois exigeant des conditions d'aptitude particulières. Ces raisons ont conduit à la suppression de la liste des emplois exclus de l'assiette de l'effectif de la loi.
Le système des unités bénéficiaires présente de nombreux inconvénients dont je ne mentionnerai que les plus importants. D'abord, il est déshumanisant pour les travailleurs handicapés, parce qu'il met l'accent non pas sur la personne, mais sur des unités abstraites. Ensuite, il stigmatise les travailleurs handicapés, fige leur situation professionnelle durablement, ce qui est un véritable problème en termes de gestion de ces ressources humaines. Enfin, il tire le taux d'emploi des travailleurs handicapés vers le bas : les entreprises peuvent avoir beaucoup d'unités bénéficiaires en employant somme toute peu de travailleurs handicapés.
En résumé, le taux d'emploi des travailleurs handicapés dans les entreprises est assez difficilement lisible en raison de l'effet de distorsion qui existe entre unités bénéficiaires et emplois réels.
Le nouveau mode de décompte offre plus de lisibilité et plus de transparence. Il permet en outre de mesurer réellement l'effort que doivent accomplir les entreprises en matière d'embauche et d'emploi de personnes handicapées.
Toutefois, en ce qui concerne la liste des emplois exclus, je rappelle que le Gouvernement souhaite que soit prise en compte la spécificité des entreprises concernées. Cela se fera non pas à travers le décompte de l'effectif, mais à travers la modulation du montant de la contribution en fonction du nombre effectif d'emplois exigeant des conditions d'aptitude particulières dans l'entreprise.
J'ai réuni, je le répète, un groupe de travail, qui est en passe de rendre ses conclusions, ce qui permettra d'ajuster ces dispositions.
Par ailleurs, je suis favorable à l'amendement n° 262, qui est en cohérence avec la volonté du Gouvernement.
Je préfère d'ailleurs la rédaction de cet amendement à celle de l'amendement n° 206 rectifié dans la mesure où elle permet de prendre en compte l'intérim. Pour cette raison, je suis défavorable à l'amendement n° 206 rectifié.