Et pourtant, de nombreux salariés savent qu’ils ne pourront pas continuer à travailler jusqu’à 67 ans ou même moins, pour une retraite de misère ! Cela vous indiffère : la réforme doit passer à tout prix ; des gages ont été donnés aux marchés financiers et au grand patronat, il ne faudrait surtout pas leur déplaire !
Je prendrai l’exemple des ex-salariés de l’usine Samsonite de mon département. Ces ouvrières, qui ont été virées par leur patron à la suite d’une magouille sanctionnée par la justice, avaient passé de quinze à vingt ans à manipuler les valises et les bagages. Elles sont aujourd’hui usées, dès l’âge de 40 ans. Le reclassement est difficile dans la conjoncture actuelle, mais on leur propose de surcroît des emplois précaires de femme de ménage ou d’aide à domicile, où elles sont supposées soulever des personnes âgées, malgré leur handicap : une nouvelle galère…
Pour ces femmes, votre projet de loi est un drame, d’autant que leur handicap n’est pas reconnu et qu’il le sera encore moins dans dix ou vingt ans. N’en déplaise donc à notre collègue du groupe UMP, qui en a assez d’entendre parler de la souffrance au travail, …